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Ça tremble dans les rangs… comme chaque semestre, les résultats des partiels se font attendre… L’occasion de faire un petit tour d’horizon des différents modes d’évaluation pratiqués dans les universités d’autres contrées.

Le système universitaire français impose un rythme assez rude aux étudiants, outre les évaluations de milieu de semestre (exposés, participation orale, préparations écrites…) ; le résultat repose toujours majoritairement sur les examens de fin de semestre. Fin janvier, et fin mai, les étudiants emplissent les amphis et s’adonnent à un marathon de la copie : 6, 7 voire plus d’épreuves concentrées sur une même semaine, l’exercice est sans pitié et rédhibitoire… Pas question d’avoir la crève cette semaine là.

Mais, sommes-nous vraiment mal lotis ? Beaucoup de professeurs remettent en cause l’existence même de l’évaluation, qui quoi qu’il en soit comporte son lot d’injustices et de difficultés. Et, en effet, la question de la bonne évaluation est majeure, et la solution parfaite n’existe pas… Voyons plutôt. Nous avons rencontré des étudiants fraîchement revenus de mobilité, bien placés donc pour évoquer leurs impressions après comparaison.

Au Canada, même les profs sont évalués

Dans le grand Nord, le système s’avère a priori assez proche du nôtre, puisqu’il faut, pour chaque matière rendre un essai dans le semestre et se soumettre à l’épreuve finale. Pourtant dans le fond, les choses ne sont pas si semblables. Comme l’évoque Charlotte, qui a passé un semestre à Ottawa : « dans la mesure où l’étudiant est un client, il est beaucoup plus tenu par la main qu’un étudiant français. La somme qu’il verse rend la situation totalement différente de la notre, c’est-à-dire que l’étudiant doit être « satisfait » des prestations de son université ; la preuve c’est qu’à la fin du semestre nous devons évaluer nos profs, et il y a un classement ! Dans les faits cela se traduit par une relation assez ambiguë avec le professeur. J’ai un ami canadien qui ma dit clairement que si j’allais voir le prof, en lui disant que j’étais stressée, il me donnerait des pistes pour que j’ai une meilleure note. Et tout le monde fait ça. Ce qui facilite certes la donne, mais fausse également les résultats… ».

L’université publique française, avec tous ses défauts, évite donc le clientélisme professeur-élève, d’autant plus que rappelons le, l’anonymat des copies nous assure une transparence plus qu’appréciable.

En suède, un seul objectif : se dépasser

Le système éducatif scandinave peut être considéré comme beaucoup plus allégé et souple, mais ne nous y méprenons pas. L’obligation de refaire un devoir lorsqu’il est raté, jusqu’à ce qu’il soit enfin bon, et donc l’assurance de réussir son semestre … le rêve de tout étudiant français. La méthode est bien rodée, fonctionne plutôt bien, et semble encourager le dépassement de soi.

Fabien a passé six mois à Vaxjö en Suède il raconte: « Tout au long du semestre nous rendons des papiers, si nous avons E ou D (moins que la moyenne), il faut le refaire, jusqu’à ce que la note soit correcte. Le stress ne vient donc pas du fait de réussir son semestre ou non, car dans tous les cas on l’aura, mais du fait d’avoir une bonne note, la meilleure possible, car c’est ça qui sera ensuite valorisé par les futurs employeurs notamment. Avoir un retour sur son travail permet de pouvoir vraiment progresser. En donnant la possibilité de s’améliorer, aucun d’entre eux n’est mis en échec. » Une organisation bien différente, que semblent apprécier les étudiants, d’autant plus qu’elle impose un travail plus régulier et donc un rythme beaucoup moins stressant où tous les examens ne sont pas organisés dans un cours laps de temps.

Au Chili, l’entraide étudiante joue un grand rôle

Appréhender un nouveau semestre, un nouveau professeur, une nouvelle matière n’est jamais évident et peut installer l’angoisse durant un semestre lorsque personne n’est là pour nous guider. Le système sud-américain a bien compris que l’entraide pouvait favoriser la réussite et engage des moyens pour y parvenir. Aniss, l’a vécu de l’intérieur à l’université de Valparaiso « Les Ayudantes (qui vient du verbe ayudar, aider en espagnol) sont des étudiants recrutés par l’université qui ont déjà suivi le cours auparavant, mais qui ont un an ou deux de plus que les élèves. Ils sont chargés de faire le lien avec le prof s’il y a un souci, mais surtout ils corrigent les copies. Lorsqu’on avait des travaux par exemple c’est eux qui nous donnaient les consignes et ils organisaient des cours de soutien en plus du cours pour reprendre les notions clés du chapitre… Avoir le point de vue d’un élève qui a suivi le cours et connu les mêmes difficultés, c’est une aide précieuse ! Par contre, je dois avouer que la charge de travail personnel est beaucoup plus lourde là-bas, concernant les lectures notamment ».

L’herbe est toujours plus verte dans le pré d’à côté, il n’empêche que, pour tout étudiant, l’exam reste LA bête noire, et ça… difficile d’y remédier.