Jusqu’au 20 mars, la médiathèque José-Cabanis expose les carnets de voyage de quatre jeunes artistes français. Croquis, récits hétéroclites : à la croisée des genres, le carnet de voyage semble être avant tout un art de la rencontre.
Nouvel art populaire ou scrapbooking ethnique ? Si les origines du carnet de voyage remontent à la Renaissance, aujourd’hui c’est un phénomène de mode.
Stéphanie Ledoux, Philippe Bichon, Aurélie Pedrajas et Charlotte Jaunez en font même un métier. Les quatre artistes reviennent du Yémen, après une exposition commandée par le ministère du Tourisme, soucieux de redorer l’image du pays. Un travail qui a séduit Laurie Araguas, responsable du service action culturelle de Toulouse : « Une médiathèque, c’est une porte d’entrée sur le monde, et le carnet de voyage symbolise aussi cela. C’est un outil que les gens s’approprient, au contraire d’une exposition traditionnelle ». C’est vrai, ici, on peut feuilleter les oeuvres comme on ouvre les livres. « De plus, les carnettistes sont dans le partage d’expérience : ils ont envie que les autres s’y mettent » reprend la jeune femme. Et ça marche : « Les ateliers qu’ils animent sont complets depuis le lancement de l’exposition ».
Tous artistes?
Entre les différentes techniques et les 40 pays représentés, tout le monde y trouve son compte. Aurélie, 29 ans, est plutôt enthousiaste : « Après la biennale des carnets de voyage à Clermont-Ferrand, je voulais voir ce que faisaient les artistes ici ». La globe-trotteuse a déjà le sac sur le dos : « Je pars demain faire un trekking en Inde, sur la rivière gelée. On verra pour le carnet, je suis vraiment novice ».
Nathalie, étudiante aux Beaux-Arts, est plus réservée : « Il faut un minimum de savoir- faire ; ce n’est pas vraiment à la portée de tout le monde de dessiner comme ça. Ça m’énerve que cette mode serve de prétexte pour vendre aux gens du matériel hors de prix ». Même son de cloche pour Antoine, 25 ans : « Quand je suis allé à Prague et à Berlin, c’est ma copine, artiste, qui a fait un carnet de voyage. Il faut vraiment avoir l’oeil ». Quoiqu’on en dise, le résultat a au moins le mérite de déclencher la curiosité et la rêverie.
Des rencontres avec Stéphanie Ledoux auront lieu dans la salle d’exposition les mercredi 16 février, dimanche 20 février et mercredi 16 mars.
Pour ceux qui veulent se prendre pour Joseph Kessel, ne ratez pas le cycle littéraire « Lettres ouvertes ». Jusqu’au mars, les rencontres ont pour thème « les écrivains voyageurs ».