IMGP7907.jpg

Vendredi 10 octobre dernier, la journaliste et grand reporter Florence Aubenas était invitée par l’IEP de Toulouse en tant que marraine de la promotion 2007. Un cru spécial, baptisée « Anna-Politkowskaïa » par les étudiants en hommage à la journaliste russe assassinée à Moscou en 2006. Florence Aubenas a d’abord tenu une conférence à Sciences-Po sur le thème de la presse, avant de récompenser les diplômés à l’Hôtel de la Région lors de la traditionnelle cérémonie.

Le nom de Florence Aubenas évoque spontanément l’image d’une personnalité médiatique. Pourtant, les raisons de sa médiatisation, en 2005, adviennent en des circonstances qui n’ont rien de glamour. En janvier 2005, lors d’un reportage en Irak, l’envoyée spéciale de Libération et son guide irakien Hussein Hanoun Al-Saadi, sont retenus en otage pendant plusieurs mois.
On se souvient d’elle souriante, presque radieuse, lors de sa libération au mois de juin , débarquant sur le tarmac de la base militaire de Villacoublay : ce désir manifeste d’offrir d’elle-même l’image la moins douloureuse, n’invitant surtout à aucune pitié, a semblé être comme l’acte ultime de l’otage résistante.

C’est en des circonstances plus ordinaires que les étudiants l’ont retrouvée vendredi dernier à l’IEP à l’occasion de la remise des diplômes de la promotion 2007, en l’honneur de laquelle la journaliste est devenue marraine d’un jour. Seule analogie entre les deux événements : comme en 2005 à l’aéroport de Villacoublay, on perçoit la vérité profonde d’une personnalité qui aime à s’effacer devant l’actualité dont, habituellement, elle rend compte. Qu’il s’agisse de banaliser son retour (comme ce le fut à l’époque) ou sa venue à Toulouse, il transparaît la même volonté de relativiser l’événement de sa présence. Sans doute aussi celle d’échapper à toute victimisation, un mal qu’elle connaît bien tant il contamine la profession qui est la sienne.

Retour sur sa visite à l’IEP…