Le tribunal correctionnel de Toulouse a condamné ce lundi 17 janvier 2022, en comparution immédiate, un jeune homme dont l’identité reste un mystère. Il a écopé d’une peine de quatre mois de prison ferme pour possession de stupéfiants. 

 

Le samedi 15 janvier aux alentours de 11 heures, deux individus sont interpellés par la brigade anticriminalité (BAC) de Toulouse dans le quartier de Basso Combo en train de dégrader le portail d’une résidence. A l’arrivée de l’unité, l’accusé s’identifiant comme Mr M, un jeune homme nord-africain en situation irrégulière, jette dans un bosquet à proximité, un sac de course blanc contenant une vingtaine de pochons de cannabis.

L’homme est placé en garde à vue immédiate et le deuxième individu, Mr B est relâché car, « il n’a rien à se reprocher» selon l’un des policiers de la BAC. A l’occasion de sa garde à vue, le prévenu multiplie les versions contradictoires. Il déclare d’abord : « J’étais là par hasard, je devais juste rencontrer quelqu’un avec qui j’ai fumé une cigarette » avant de changer à nouveau le déroulé des faits : « On était trois, c’est le troisième mec qui s’est enfuit qui a jeté le sac dans le bosquet ». Pourtant, durant l’audience en comparution immédiate du lundi 17 janvier 2022, le prévenu affiche un tout autre visage en reconnaissant son implication, tout en affirmant travailler sous la contrainte : « On me dit ce que je dois faire, si je ne le fais pas, on me tape. C’est lui qui m’a obligé. »

Une identité qui pose problème

L’audience aura également permis de soulever une question centrale pour le délibérer du procès : Mr M est-il vraiment la personne qu’il affirme être ? D’après lui, il est né le 13 janvier 2004 au Maroc. Pourtant, après une comparaison d’identité au niveau international, les autorités espagnoles déclarent avoir déjà eu affaire à Mr M sous un autre nom. D’après elles, il serait algérien et né en 1999. Le but de l’audience n’est donc plus de savoir s’il est coupable ou non puisqu’il a reconnu les faits, mais de savoir s’il doit être jugé en tant que mineur ou bien en tant que majeur. Pour Monsieur le Procureur, la question est vite répondue :

« Il n’y a pas de doute, Mr M est majeur et il est bon de rappeler qu’il peut encourir jusqu’à dix ans d’emprisonnement. Je ne vais pas réclamer une telle peine, mais je demande un an ferme avec mandat de dépôt ainsi que cinq ans d’interdiction du territoire français. » 

Finalement, malgré les multiples reprises où l’accusé a clamé : « Je ne recommencerai pas, je veux juste retourner en Espagne », Mr M est déclaré coupable de possession de stupéfiant et condamné à une peine de quatre mois de prison ferme avec mandat de dépôt assortie de trois ans d’interdiction de territoire français. 

 

Crédit photo // Maël Russeau