Val Tolosa, un centre commercial géantissime, devait être construit à la Ménude, près de Toulouse. Après de nombreux rebondissements, le projet est à l’arrêt. Pourtant la mobilisation continue. 

Alors que les Toulousains changent leurs habitudes de consommation et privilégient supermarchés de proximité, e-commerce, ou encore drive, est-il toujours d’actualité de construire d’imposantes grandes surfaces ? Val Tolosa est l’exemple même de ce changement d’habitude de consommation des Français.

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Les chiffres l’attestent. Durant la dernière décennie, la France a vu ses autorisations commerciales fondre de moitié. Elles sont passées de plus de 3,5 à seulement 1,4 million de mètres carrés en 2017. Pour l’agence d’urbanisme et d’aménagement de l’agglomération toulousaine (AUAT), auteure de l’étude, la Ville rose, qui reste parmi les métropoles les plus dynamiques avec Lyon et Bordeaux, n’échappe pas au phénomène. Val Tolosa représente à lui seul 40 % des surfaces autorisées fermées dans l’agglomération.

Le point juridique sur Val Tolosa

Nombre de revirements ont eu lieu. Ce sont de multiples associations de riverains ou de lutte pour l’environnement qui ont poussé les autorités à reconsidérer le projet. Dès 2008 un premier procès est intenté, des mobilisations de riverains suivent, tout comme divers procès contre des arrêtés municipaux ou préfectoraux, mais aussi des études d’impact sur l’environnement. Les manifestants iront même jusqu’à parodier le « mariage du maire et du promoteur immobilier » dans une marche nuptiale en 2015.

Au final, un arrêté préfectoral a été cassé afin de suspendre le projet. L’affaire a été jusqu’au Conseil d’État. Actuellement, le projet est toujours suspendu par le tribunal administratif de Toulouse.

Une pétition pour la réouverture de la RD924

Cette voie, intimement liée à la création du centre commercial Val Tolosa, pourrait relier Léguevin, la Salvetat-Saint-Gilles et Pibrac avec Plaisance, Tournefeuille et le sud de Colomiers, sans avoir à emprunter le périphérique. En 2012, ce tronçon est passé en sens unique, avant d’être définitivement fermé en 2016.

Alors que les élus de l’ouest toulousain sont « vent debout contre les bouchons » selon les mots de La Dépêche, les riverains, et notamment les cyclistes sont pour l’ouverture et l’aménagement de la route. Elle permettrait de circuler plus facilement en gagnant en fluidité.
« Aujourd’hui le projet de Val Tolosa est moribond et plus rien ne devrait empêcher la réouverture rapide et à moindres frais de la RD924 », estiment les opposants interrogés par La Dépêche.
Les travaux sont au point mort depuis 2018, suite à une décision du tribunal administratif de Toulouse concernant Val Tolosa, Unibail a fait appel de cette décision.