A la caisse du Leclerc de Roques le matin du 26 janvier 2019, une dame demande à son mari :  « On avait nos bidons de lait avant. Tu te souviens ? ». Aujourd’hui, les bidons ont laissé la place aux briques et aux bouteilles en plastique. L’emballage est partout. C’est pourquoi le collectif Plastic Attack a souhaité alerter les consommateurs sur le suremballage.

Juste après les tapis des caisses, une dizaine de personnes du collectif Plastic Attack se tient prête pour lancer la déplastification. Le but ? Enlever les emballages inutiles sur les produits pour montrer aux consommateurs les quantités de plastique utilisées. Ce matin, ils sont nombreux à répondre oui à la question :

« Pensez-vous qu’il y a trop de plastique dans votre caddie ? »

A dix heures, l’affluence dans le supermarché n’est pas très importante. Cela laisse le temps pour discuter avec les clients.  « Au lieu d’acheter des carottes dans une boîte en plastique, vous pouvez les acheter au détail et les tailler vous-même » propose Olivier, membre du collectif. Un couple de retraités accepte d’enlever ses endives de l’emballage plastique.

Comme l’explique Christophe Bousquet, coordinateur du collectif à Toulouse :

« Le consommateur a le pouvoir de faire changer les choses. Oui, il y a des alternatives possibles, mais cela suppose de changer ses habitudes. »

Les activistes proposent des solutions simples : prendre des sacs réutilisables, acheter en vrac ou au détail, privilégier le verre au plastique quand cela est possible. Beaucoup de clients sont conscients du problème et de l’impact qu’ils pourraient avoir.

Un militant du collectif Plastic Attack aide des clients du Leclerc à enlever les emballages inutiles./ Photo : Manon Pellieux

Des clients concernés mais pas toujours actifs

Une dame interpellée raconte : « J’essaie de faire attention, mais je sais que parfois je vais au plus pratique. Là par exemple, il y avait trop de queue pour prendre du poisson au détail, donc j’en ai pris sous vide. » Et donc, emballé. A onze heures dix, les clients sont plus nombreux à arriver au centre commercial. Le caddie de Julien et Alice se remplit de plus en plus. Filet d’oranges, emballage cartonné de yaourts, film plastique pour les bouteilles de lait … Tout y passe. Entre deux clients pressés de partir, les activistes arrivent à interpeller une dame :

« Moi, je couds des sacs en tissu dans lesquels je mets mes fruits secs. Mais c’est certain que j’aimerais faire plus que ce que je fais actuellement.»

Une mère et son fils sensibilisés au problème du suremballage au Leclerc de Roques./ Photo Manon Pellieux

 

Olivier, participant à l’opération, arbore un t-shirt avec l’inscription  « Déplastifiez-vous ! ». Lui-même essaie de passer au zéro déchet depuis six mois.  « C’est compliqué parce que cela suppose de changer ses habitudes de consommation », explique-t-il.

« Je vais moins au supermarché et plus au marché par exemple. »

Pour ne plus acheter de yaourts dans des emballages plastiques, il a décidé de les faire lui-même.

« J’ai trouvé une yaourtière pas chère sur le bon coin. Maintenant, deux fois par semaine, je fais mes propres yaourts. Ça me prend cinq minutes à chaque fois. »

Selon Olivier, les changements doivent venir des deux côtés : les consommateurs et les producteurs. Plus les gens changeront leurs habitudes, moins les supermarchés proposeront d’emballage.

Deux caisses plus loin, François-Xavier sensibilise une mère et son fils. Déjà convaincue par la nécessité de réduire ses déchets, elle propose à son fils  « Tu pourrais faire un exposé en classe sur ça ? ». Mission accomplie pour la sensibilisation.