Mercredi 22 mars, le tribunal correctionnel de Toulouse a condamné un jeune homme de 19 ans à une peine de 8 mois de prison. Avec deux amis à lui, le prévenu a tenté de cambrioler une maison en y pénétrant à l’aide d’un tournevis. Alors qu’il avait réussi à prendre la fuite, un de ses complices l’a dénoncé. Récit d’une escapade qui a mal tourné…

En un an, il s’agit de la troisième comparution immédiate du jeune homme. D’abord menacé d’un sursis début 2016 puis condamné à 6 mois d’incarcération pour divers vols, ce prévenu âgé de 19 ans était convoqué mercredi 22 mars pour tentative de cambriolage en situation de récidive. Malgré la défense de son avocate, il n’a pu échapper à une nouvelle peine de prison.

« Votre promesse, je ne la reçois pas »

Le jeudi 8 décembre 2016 au soir, le prévenu n’est pas seul lorsqu’il part « faire une maison ». En l’occurence, il s’apprête à cambrioler une demeure avec deux de ses amis, dont un qui était mineur. « La maison nous a été présentée par quelqu’un d’autre », précise le prévenu originaire de Roumanie par le biais de son interprète. Il ne nie pas les faits qui lui sont reprochés. Le président de l’audience Jérôme Glavany décrit ces faits comme relevant d’une « tentative de soustraire la propriété mobilière en pénétrant dans un domicile avec un tournevis ».

Un travail d’équipe. Le prévenu force la serrure d’une porte vitrée de la demeure à l’aide de l’outil pendant que ses complices pousse fortement la porte. Mais l’alarme se déclenche et un voisin avertit immédiatement la police. Dans la panique, une fuite s’engage pour les trois jeunes amis. Seul le mineur est interpellé avant d’avoir pu quitter les lieux. Sous la pression, il affirme avoir suivi deux complices, qu’il dénonce photos à l’appui. Devant le tribunal, le prévenu dément les propos de celui qui l’a trahi. « C’était une erreur et je ne recommencerai plus. Mais il n’y avait pas de troisième. Ou bien je ne l’ai pas vu », assure-t-il.

La représentante du ministère public réfute violemment ses propos :

« Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent. Et votre promesse, je ne la reçois pas. Il y a contradiction lorsque vous dites que c’est le mineur qui a fracturé la porte alors que, lui, assure le contraire. »

Soulignant un délit en récidive, le parquet demande qu’une peine de 12 mois de prison ferme soit prononcée par l’audience.

Rattrappé dès son retour

Le prévenu est issu d’une fratrie de huit enfants. Né le 28 septembre 1997 en Roumanie, il a rejoint la France à l’âge de 17 ans. Aujourd’hui, tous occupent une caravane située dans une zone réservée aux gens du voyage sur la commune de Beauzelle. Le prévenu est parti juste après les faits direction la Roumanie avant de rejoindre le nord de Toulouse au début du mois de mars. Une démarche risquée sur laquelle s’est appuyée maître Boscari, son avocate :

« Qu’est ce que ça change qu’il n’ait pas dénoncé le troisième complice? Mon client a fait preuve d’honnêteté en revenant alors qu’on l’avait dénoncé. »

La défense plaide donc la simple tentative de cambriolage afin d’obtenir une peine inférieure à celle réclamée par le parquet. Après une longue délibération, le jeune homme est condamné à 8 mois de prison ferme. Quant au troisième partenaire supposé du délit, il n’a pas été retrouvé.