Benoît Hamon, vainqueur des primaires de la gauche, a insisté dans son programme sur la nécessité d’une sortie progressive de l’énergie nucléaire. Si cela représente 75% de la production électrique française, en Haute-Garonne, les choses sont un peu différentes.

Diminuer la part du nucléaire à 50% de l’énergie française d’ici 2025 : c’est la position que défend Benoît Hamon, le candidat du Parti Socialiste à l’élection présidentielle. Sorti vainqueur de la primaire, l’ancien ministre de l’éducation a fait de l’écologie un enjeu phare de son programme. Néanmoins le chantier s’annonce important puisque le nucléaire représente 75% de l’électricité consommée en France. En Haute-Garonne toutefois, la sortie du nucléaire devrait s’annoncer plus facile.

Une seule centrale : Golfech

Pour la Haute-Garonne, il n’y a qu’une seule centrale nucléaire : celle de Golfech, située près de la commune du même nom dans le Tarn-et-Garonne. Elle a une production de 1 300 watts en temps normal, et peut monter jusqu’à 2 600 en cas de besoin, comme par exemple lors de la vague de froid de janvier dernier. Il s’agit donc d’une part importante de l’énergie totale consommée en Haute-Garonne, et une fermeture de cette centrale demanderait un investissement fort dans les énergies renouvelables.

De plus, s’il n’y a jamais eu d’accident majeur à la centrale de Golfech, il y a de temps à autre des incidents comme en janvier dernier, où la centrale a rejeté pendant deux minutes plus de déchets radioactifs qu’autorisé. Si l’Autorité de sûreté nucléaire estime « qu’en matière de sûreté nucléaire et protection environnementale, Golfech se situe dans la moyenne », le collectif militant Stop Golfech et plusieurs associations ont porté plainte contre la centrale.

56% d’énergies renouvelables

Même si la centrale de Golfech semble difficile à fermer, la transition énergétique en Occitanie est déjà bien engagée. En effet, RTE, la filiale d’EDF en charge du réseau de transport de l’énergie, révèle dans un rapport de 2014 que 56% de l’électricité en Haute-Garonne provient de sources renouvelables. Si la région est loin devant la moyenne française de 20%, c’est grâce aux barrages hydroélectriques situés dans les Pyrénées qui assurent à eux seuls 46% de la production. A cela s’ajoute l’éolien (4,7%), l’énergie solaire (3,6%) et la biomasse (1,3%). La Haute-Garonne devrait donc être moins concernée par les réformes pour réduire le nucléaire que le reste du territoire.