Les anciens locaux de la société Cegelec, situés impasse des Arènes, sont toujours occupés par plusieurs centaines de personnes sans domicile. Réfugiés étrangers et personnes précarisées de tous âges cohabitent non sans difficultés. Aujourd’hui, alors que les actions bénévoles continuent sur le site, la préfecture de Haute-Garonne a amorcé un plan de relogement.
Autrefois, ces bâtiments accueillaient les bureaux d’une entreprise de maintenance électrique. Plus un parking occupé par les voitures des employés. Au fond de l’impasse des Arènes, ancien siège de la société Cegelec, on trouve désormais des locaux aux vitres cassées, des voitures en mauvais état et du linge étendu sur des fils de fortune. 400 personnes occupent cet espace à l’abandon, dont une famille originaire d’Albanie, ici depuis plus d’un an. « On n’avait pas d’endroit où aller », affirme Samanta, 13 ans. Elle habite avec sa mère et ses frères et sœurs dans un bureau converti en studio. « Le mari d’une copine à ma mère travaillait ici. Il nous a dit qu’il y avait un squat et qu’on pouvait s’y installer », se souvient-elle. Récemment, la préfecture a annoncé un plan d’action, en partenariat avec des bénévoles, pour reloger une population composée d’une vingtaine de nationalités différentes.
«4 à 6 mois de travail pour aider et préparer l’évacuation des lieux »
Sur place, l’association Médecins du monde et le Collectif d’entraide et d’innovation sociale (CEDIS) n’ont jamais cessé leurs efforts. La réponse des pouvoirs publics récompense donc leur action. « C’est mieux que rien, même si ça a beaucoup tardé », confie Thomas Couderette, porte-parole du CEDIS. « Nos principales inquiétudes demeurent l’insécurité permanente et les coupures d’électricité. » C’est l’association France Horizon qui vient d’être mandatée par la préfecture de Haute-Garonne afin d’évaluer le relogement le mieux adapté, cas par cas. « On commence à faire le lien, mais il faudra 4 à 6 mois de travail pour aider et préparer l’évacuation des lieux », estime Thomas Couderette.
À l’insalubrité des logements s’ajoutent les visites fréquentes des forces de l’ordre auprès des résidents, en réponse aux plaintes du voisinage. « Les flics ont ouvert la porte mais sont ressortis quand ils ont vu qu’on n’était pas là. C’est un voisin qui nous l’a dit », poursuit Samanta. Malgré ces conditions de vie, son pays natal ne lui manque pas. « Je peux aller à l’école et je me sens bien. En Albanie, tu ne peux rien faire, il n’y a que de la pauvreté.» Un destin partagé par ses proches et qui appelle à une réponse mesurée de la part des autorités publiques. Réponse dans les prochains mois…