Début mars, Jean-Luc Moudenc a renoncé au prolongement de la ligne B du métro jusqu’à Labège. Cette décision, loin de faire l’unanimité, met un terme à plusieurs mois de négociations autour d’un projet dont la réalisation était pourtant espérée depuis longtemps.

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Pourquoi prolonger le tracé de la ligne B ?

Inaugurée en 2007, la ligne B du métro toulousain relie actuellement Borderouge à Ramonville, en passant notamment par Jean-Jaurès, Compans-Caffarelli et Rangueil. Les partisans d’un prolongement souhaitaient que le tracé poursuive sa route jusqu’à Labège, avec la création de cinq stations après Ramonville. L’objectif était de désengorger le sud de l’agglomération, très souvent embouteillé. Les parcs d’activités de Labège et du Canal auraient ainsi pu être desservis plus facilement.

Pourquoi le projet a-t-il été avorté ?

Dans les tuyaux depuis le début des années 2000, le prolongement de la ligne B (PLB) a reçu, en mai 2015, un avis favorable de la part de la commission d’enquête publique. Il ne restait plus qu’à attendre la décision finale de Toulouse Métropole. Son président, M. Moudenc, a régulièrement évoqué son scepticisme vis-à-vis de ce projet, lui préférant la création d’une troisième ligne de métro, nommée « Toulouse Aérospace Express » (TAE). Le tracé de cette dernière, qui doit relier Colomiers au Palays à l’horizon 2024, a été présenté le 18 décembre 2015. Un signe fort et révélateur de la volonté du maire de Toulouse, car seul l’un des deux projets pourra voir le jour.

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Le Sicoval (syndicat intercommunal représentant trente-six communes de l’agglomération toulousaine), l’un des principaux défenseurs du PLB, n’a cependant pas abdiqué. Lors de longues négociations entre son président, Jacques Oberti, et Jean-Luc Moudenc, deux propositions alternatives ont été formulées : limiter le prolongement à deux stations et atteindre Labège grâce à une future troisième ligne de métro, ou abandonner le PLB et desservir le Sud toulousain par le biais de cette troisième ligne. La première hypothèse a été rejetée, la seconde reste une option envisageable.

Combien le PLB aurait-il coûté ?

Le prolongement de la ligne B jusqu’à Labège aurait coûté, selon les estimations officielles, 362 millions d’euros. La répartition du financement était la suivante : 141 millions par le Sicoval, 80 millions par le département, 20 millions par la région et autant par l’État, le reste (141 millions) devant être assuré par Tisséo-SMTC. Ce qu’il faut néanmoins savoir, c’est que 15 millions d’euros ont déjà été dépensés dans le cadre de ce projet…

Quelle a été la réaction de la classe politique ?

En prenant la décision de clore le dossier PLB, Jean-Luc Moudenc a été vivement critiqué par de nombreux élus locaux, qui lui reprochent principalement d’abandonner des travaux qui auraient pourtant été nécessaires. Maire PS de Tournefeuille et président du groupe socialiste Toulouse Métropole, Claude Raynal déclare ainsi que « cet abandon, s’il était confirmé, marquerait un coup d’arrêt à un projet indispensable au développement de notre agglomération et de notre Département. »

Le président du Conseil départemental Georges Méric va dans le même sens : « ce serait une lourde erreur politique. Je regrette le désaccord entre Sicoval et Toulouse Métropole. Le PLB est prêt, financé et répond à l’urgence de désenclaver le Sud-Est toulousain. J’appelle à la sagesse et à la concertation dans ce dossier. »

Vice-président de Toulouse Métropole, Sacha Briand a quant à lui tenu à « rétablir la vérité », en rappelant que l’ancien maire de la Ville rose, Pierre Cohen, n’a jamais souhaité que la ligne B continue sa route jusqu’à Labège.