Ce vendredi 15 novembre, le collectif Folklore organisait une soirée éphémère, dans un lieu tenu secret, qui faisait déjà fantasmer les amateurs de fêtes toulousains. Spoiler alert: la soirée en question n’a jamais eu lieu.

folklore.jpg Le concept de la soirée éphémère est simple: une soirée organisée à l’avance par un collectif dans un lieu tenu secret jusqu’au dernier moment et une grande liberté des participants qui peuvent ainsi amener leur propres boissons. La musique plus innovante et underground ainsi que la relative tranquillité vis a vis des boites de nuit fait de ces soirées le nouveau concept en vogue. Partout à Paris, New-York, Montréal et Berlin, ces fêtes d’un nouveau genre pullulent mais les collectifs associatifs qui les organisent sont-ils vraiment capables de gérer des évènements réunissant 500 personnes ?

Un entrepôt au milieu d’une zone industrielle

Je me suis donc dirigé avec un groupe d’amis vers la nouvelle soirée Folklore après la première du 31 décembre que l’on a dit très réussi dans les milieux de la fête toulousains. Plus tôt dans l’après-midi, nous avions reçu dans un mail l’adresse exacte de la soirée ainsi que nos places à imprimer. Direction donc le métro Bellefontaine puis trente cinq minutes de marche dans le froid de janvier pour finalement arriver sur les coups de 1h30 sur place.

Nous constatons que la soirée à lieu dans un entrepôt, au milieu d’une zone industrielle vide de toute activité en pleine nuit. Cet entrepôt est stratégique, à part des entreprises il n’y a rien à 250 mètres à la ronde et donc personne à importuner avec le bruit que pourrait causer ce type de soirée et ses participants.

☼ FOLKLORE WAREHOUSE PARTY ☼ LA DYNAMO ☼ from Alexander Stroud on Vimeo.

Nous nous approchons de l’entrée mais la file d’attente est très fournie et les bousculades sont importantes. Les agents de sécurités ne semblent laisser rentrer que les personnes ayant pu prouver quelles sont déjà rentrées auparavant. Le temps passe, près de 20 minutes et nous nous impatientons au milieu d’une file s’allongeant toujours plus et de fêtards de plus en plus alcoolisés et passablement énervés par l’attente.

C’est alors que nous voyons une cascade d’eau tomber derrière la porte, et de plus en plus de gens sortir de l’entrepôt. L’agent de sécurité prend la parole : « On fait sortir tout le monde, il y a un problème d’eau, la soirée est terminée ». Après diverses réclamations et demande d’explications, on apprend qu’une fuite d’eau majeure en provenance des sanitaires menaçait l’installation électrique de l’entrepôt et donc la sécurité des participants.

Le dilemme de la voiture et du taxi

J’ai interrogé Léa à sa sortie. Elle a pu profiter de la soirée pendant une heure : « On n’a pas compris ce qui est arrivé. Quand on est rentré, la musique était bonne et le lieu vraiment très urbain, très sympa. Mais au bout d’un moment on a vu de l’eau couler de l’étage et on nous a demandé d’évacuer par mesure de sécurité ».

L’échec de cette soirée est difficilement imputable au collectif Folklore qui a été trahi par son lieu. Mais peut-on lier cet échec au concept même de ces soirées ?
Les collectifs de jeunes motivés pour organiser ces soirées peuvent paraitre désarmés pour juger si un lieu rempli les conditions de sécurité et sanitaires pour accueillir 500 personnes. Ils sont aussi vulnérables face à des entreprises qui voudraient leur louer des entrepôts vétustes pour faire des recettes. Folklore a dans ce cas là fait preuve d’un grand sang-froid en prenant la décision d’arrêter la soirée au vue des risques. Mais il faut aussi souligner que pour se rendre à ce type de soirée-entrepôts en périphérie des villes, les jeunes sont incités à prendre leur voiture et dans ce cas-là à repartir plus tôt que prévu en ayant peut être consommés de l’alcool. Ce fut en tout cas un effet d’aubaine pour les taxis toulousains.

Le collectif Folklore n’a pour l’instant pas voulu répondre à nos questions mais annonce déjà de futures soirées et le remboursement de celle de vendredi.