La conférence « Repenser l’information pour les supports mobiles » a mis en lumière le travail des rédactions pour s’adapter aux nouvelles pratiques des utilisateurs sur smartphone.

Les études le prouvent. On passe plus de temps devant nos smartphones que devant nos téléviseurs. Et les jeunes générations sont le fer de lance de cette tendance. Parmi ceux qui suivent l’actualité sur leur mobile, 47% ont entre 15 et 24 ans. Les médias n’ont pas le choix : il faut s’adapter aux nouvelles pratiques de consommation de l’information.

Le Monde est en pleine expérimentation. Dans ce titre historiquement diffusé sur papier, journalistes et développeurs tentent de répondre aux défis imposés par la transition numérique. Ils sont partis d’un constat auquel ils ne s’attendaient pas : les élections présidentielle et législatives ont été plus suivies sur mobile que sur le web ! La conclusion est toute trouvée : il faut répondre aux attentes des utilisateurs sur smartphone. Fini l’application qui ne serait que le simple reflet du contenu publié sur le site web du journal. L’application doit être un outil indépendant et fonctionner selon les codes d’usage du mobile.

Ces codes, Laurent Mauriac les a clairement identifiés. Format plus court, donc nécessité de condenser l’information et focalisation sur le « flux » plus que sur des articles d’analyse, tels sont les critères qui différencient l’usage du web de celui du smartphone. Passé par Libération, puis par Rue89, Laurent Mauriac se lance dans le développement d’une application pour smartphone, Brief.me. Des informations plus courtes, et la volonté de recréer du lien avec son lecteur grâce à « un rendez-vous quotidien ». Une fois par jour, l’utilisateur recevra une newsletter, un résumé des informations principales de la journée.

Les alertes « push » : quelle stratégie ?

L’atout principal des applis sur mobile reste avant tout les alertes « push » : une notification reçue sur son téléphone qui résume une actualité en une simple phrase. Pendant deux mois, l’Obsweb a réalisé une étude sur ces alertes. Ses résultats montrent que 40% des alertes reçues durant cette période étaient envoyées quasi-simultanément par un tiers des médias qu’ils ont étudié (environ trente). Quelle stratégie privilégier ? Une profusion d’alertes pour le suivi d’un événement, à l’instar de BFM, envoyeur d’alerte numéro un, ou se contenter de quelques-unes pour renvoyer à des articles de fond ?

Dans un contexte qui évolue rapidement, les médias sont encore dans une phase d’adaptation. Au-delà de la production de l’information, ils doivent aussi penser à sa distribution.