Faire carrière oui, mais à l’étranger. Voilà le credo de jeunes Français, dont le nombre est en constante augmentation. C’est le cas d’Émilie et Romain, qui ont décidé de tout quitter ici, pour réussir là-bas. Leur « là-bas » à eux, n’est autre que la Nouvelle-Zélande. Partis de Toulouse en début d’année, ils sont arrivés à Nelson pour s’y installer. Quelques jours après leur atterrissage, appartement, emploi et même club de volley étaient trouvés. Issus d’un bac général ES, ils ont tous deux pris des trajectoires bien différentes avant de se retrouver sur un projet commun. Ils ont répondu aux questions d’ »Univers-Cités ».

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Univers-Cités : Qu’est-ce qui vous a conduit à prendre la décision de tout quitter pour partir vivre à l’étranger ?
Romain : Originaire de la région toulousaine, j’ai décidé après mon bac de m’inscrire à l’Université du Capitole à Toulouse. J’y ai suivi une licence AES, option Administration et Gestion d’Entreprise. Mes expériences à l’étranger se résument à des vacances dans quelques pays d’Europe (Espagne, Pays-Bas, Angleterre…) mais ce qui m’a motivé, c’est l’envie de découvrir un nouveau pays, loin de chez moi, et sa culture.
Emilie : Pour ma part, j’ai suivi une formation à distance en soins animaliers, spécialisée en animaux sauvages. Celle-ci présentait l’avantage de me laisser du temps pour travailler à côté. Pendant trois ans, j’ai suivi plusieurs stages pratiques en France, principalement dans les zoos. Pour autant, j’ai toujours eu envie de découvrir les animaux sauvages dans leur milieu naturel, j’ai donc fait des stages au Canada et en Afrique du Sud. Puis j’ai voyagé aux Etats-Unis, en Australie, en Amérique du Sud, avant d’arriver à Toulouse. A chaque fois, le retour était plus dur, et je me suis dit que j’essaierais bien de partir plus longtemps. Lorsque l’on commence à voyager, on ne peut plus s’en passer… !

Justement, pourquoi choisir de vivre ailleurs? Que pensez-vous trouver à l’international que vous ne trouvez pas/plus dans votre pays natal ?
R : Mon but est de pouvoir améliorer mon niveau en anglais. Cela me permettrait de pouvoir continuer mes études dans un pays anglophone et d’obtenir un diplôme reconnu internationalement. En plus, je pense trouver en Nouvelle-Zélande une meilleure qualité de vie et plus d’opportunités. Les formalités sont bien plus simples : en quelques jours seulement, nous avions trouvé notre logement au centre-ville pour un prix abordable, sans avoir besoin d’une quelconque caution.
E : C’est juste impossible pour moi d’exercer mon métier en France, de la façon dont je l’imagine du moins. Il faudrait que je me contente de zoos, la plupart médiocres. Les gros mammifères sauvages en France (loups, ours, lynx…) rencontrent de vives oppositions des locaux face à leur réintroduction et je ne souhaite pas travailler avec des gens disposant d’une telle étroitesse d’esprit. A l’étranger, on trouve une réelle envie de s’intégrer et de travailler. Il n’y a pas d’aides, donc tout le monde bosse dur pour bien vivre. Cela n’arrive pas tout cuit comme en France, ça se mérite et c’est bien normal.

Pourquoi avoir choisi la Nouvelle-Zélande ? Que pensez-vous pouvoir tirer de votre expérience ?
R : Et bien, j’ai choisi de partir un an avec le Working Holiday Visa. Du coup, la première partie du voyage est consacrée au travail et la seconde partie ce sera les voyages pour découvrir le pays (la Nouvelle–Zélande) et les pays alentours (Australie et Nouvelle-Calédonie). Ici, niveau boulot, tu peux beaucoup plus travailler, faire beaucoup d’heures, ça ne pose pas de problème, il n’y a pas de limite. Cela permet donc de constituer des fonds suffisants pour voyager et visiter. En plus, cette expérience me permet de découvrir un nouveau mode de vie.
E : En plus, on trouve du travail assez facilement si l’on ne rechigne pas à faire des petits boulots en restauration, en ferme (ramassage ou emballage des fruits…), sur les chantiers… Les Néo-zélandais sont très tolérants quant au niveau d’anglais des étrangers, et former des gens ne les dérange pas. J’aime cette simplicité. En France, il faut avoir quinze ans d’expérience, même pour servir des plats ou laver le sol, ça devient n’importe quoi.

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Après avoir vécu cela, vous pensez-vous capables de revenir travailler ou étudier à Toulouse ?
R : … Pas forcément. Je pense qu’actuellement en France, il est bien difficile de trouver un travail qualifié après ses études. Aujourd’hui, il est facile de partir travailler ou étudier dans un pays étranger, alors pourquoi pas. Je conseille à tout le monde de le faire car je pense que cette expérience peut être très enrichissante et ouvrir beaucoup de nouvelles portes pour une future carrière. Pour ma part, après cette année au pays des Kiwis, je souhaite partir au Canada, le retour en France n’est pas prévu pour le moment. Peut-être que je pourrai revenir travailler dans la région ou ailleurs en France pour quelques mois… mais sur le long terme, j’aurai aussi besoin de découvrir de nouvelles destinations et de ne pas rester bloqué en France.
E : Je vois mon avenir à l’étranger car je ne supporte plus la mentalité française et son système. En fait, j’en ai marre de travailler et de payer pour les autres. Après avoir vécu cela je ne pense pas pouvoir revenir travailler en France, sauf gros changement ou impératif. Je serais contente d’y revenir en vacances, je garde mon passeport français et suis contente de l’être, mais le pays prend une tournure qui me déplaît fortement.