Le 27 janvier dernier, à l’appel des associations pour les lesbiennes, gay, bi et transsexuels, des organisations de défense des droits de l’Homme, des syndicats et des partis de gauche, les partisans du mariage pour tous ont manifesté dans les rues parisiennes. 400 000 participants selon les organisateurs et 125 000 selon la Préfecture de police. Une mobilisation réussie à laquelle a participé une délégation toulousaine menée par l’association Arc en Ciel Toulouse. Retour de Paris.
« C’était la dernière manifestation avant la présentation du projet de loi aux parlementaires et donc toute la France se devait d’être là pour rappeler toutes nos revendications ; et puis montrer aux parlementaires que cette loi nous l’attendons de pied ferme ». François Pierron, président d’Arc en Ciel Toulouse (AEC) depuis novembre 2012 était en tête du cortège toulousain qui s’est agrégé à la manifestation pour l’égalité des droits il y a presque deux semaines. Une délégation toulousaine qui a fait l’aller-retour en bus depuis la ville rose et qui a rassemblé une centaine de personnes dans deux cars d’une cinquantaine de places complets affrétés par AEC et le Parti socialiste pour l’occasion.
Une mobilisation et une manifestation réussies
Sur place, François Pierron parle d’une « bonne ferveur populaire » qui a réuni toutes les catégories de la population des plus jeunes aux plus vieux, anonymes ou adhérents de l’association « tous ensemble motivés, à chanter des slogans, à danser avec la fanfare qui nous a accompagnée aussi ». Une mobilisation réussie donc quand on sait qu’il est plus difficile d’appeler à manifester en soutien à un projet de loi que pour s’y opposer. Mais la manifestation n’était pas pour autant festive, du moins beaucoup moins que pour la marche des fiertés. Il renchérit : « Disons que ce n’était pas une manifestation triste. Disons que la manifestation était plus heureuse que celle des opposants car on manifeste pour une avancée des droits, on ne manifeste pas contre son voisin par exemple ».
La confiance malgré le recul sur la PMA
Les atermoiements du gouvernement sur la PMA (Procréation Médicalement Assistée) pour les couples de lesbiennes notamment ont par ailleurs déçu la majorité des militants d’AEC comme l’indique son président : « On est très déçus, mais pour l’instant on a cet espoir de texte de loi sur la famille ». Texte de loi à nouveau repoussé à la fin 2013, d’après les déclarations de la ministre en charge de la famille Dominique Bertinotti.
Concernant la filiation, comme le statut du beau parent, pour lequel le projet de loi Taubira n’a pas apporté de réponse précise, là aussi on se dit plutôt déçus du côté des militants LGBT. En revanche, à AEC Toulouse sur le mariage et l’adoption, on reste « confiant dans le fait que le gouvernement aille jusqu’au bout ».
Sur la question de la Gestation pour Autrui (GPA), Arc en Ciel Toulouse comme bon nombre d’associations a décidé de ne pas prendre position. « Notre mot d’ordre, c’est l’égalité. Les hétéros n’ont pas ce droit, donc on ne le revendique pas pour les homos. » confirme le jeune président d’AEC. Il conclut : « C’est malheureusement actuellement utilisé comme un épouvantail à l’ouverture du mariage et de l’adoption pour les couples homosexuels ».