« Martine ne veut pas du Crit à Lille ! » C’est ainsi que les étudiants de l’ensemble des Instituts d’Etudes Politiques de France avaient appris la nouvelle l’année dernière. C’était la vérité, Martine Aubry, maire de Lille, refusait alors que se déroule sur ses terres le Criterium, cette rencontre sportive inter-IEP désormais inscrite dans la tradition Sciences Po.
« A cause de l’élection présidentielle qui approche » avançaient certains. Ce qui est sûr, c’est que les débordements des précédentes éditions de ce week-end se voulant sportif et convivial ont été la goutte qui a fait déborder le vase. Les dégradations de restaurants universitaires ou des transports en commun des villes de Lyon puis Strasbourg (précédents hôtes du Crit en 2009 et 2010) ont contribué à stopper la spirale néfaste dans laquelle s’enfonçait l’évènement le plus attendu des IEPiens.
Une nouvelle formule
Heureusement, les Bureaux des Sports des différents établissements ont pu se mettre d’accord sur une nouvelle formule du Criterium épurée et réorganisée. Cela impliquait des sacrifices de la part de la plupart des IEP, notamment concernant le nombre de participants fixé à un maximum de 300 personnes par délégation. Mais l’édition 2012 inaugurée au final par l’IEP d’Aix-en-Provence fut l’occasion de repartir sur de bonnes bases. L’Apéricrit 2012 fut bel et bien un succès et c’était le minimum à espérer pour voir se pérenniser la tradition.
Pierrick, étudiant en dernière année de l’IEP de Toulouse, en est à son quatrième Crit mais place celui d’Aix-en-Provence devant ses prédécesseurs : « J’ai trouvé ce Crit très bien organisé, surtout compte tenu du fait qu’Aix a remplacé Lille au pied levé et a eu de fait moins de temps pour le préparer. L’ambiance était bon enfant et je n’ai strictement vu aucun débordement cette fois ». Aucune dégradation importante grâce à un service de sécurité discret mais efficace, et surtout moins « à vif » que les années précédentes, surement dû au grand soleil qui fut de la partie.
« L’Asso Crit d’Aix a fait preuve d’une belle organisation au niveau de la distribution des repas et de la sécurité » opine Arnaud, président du Bureau des sports toulousain. « Je dirai que la convivialité du Crit aixois l’emporte face au gigantisme du Crit parisien de l’année dernière ». Marie-Capucine, étudiante en 2ème année et fidèle supportrice, est d’accord sur ce point : « J’ai participé uniquement au Monarcrit à Paris et à l’Apéricrit à Aix. J’avais peur d’être très déçue parce qu’à Paris, on voit qu’ils ont les moyens et les infrastructures mais au final l’ambiance était aussi bonne cette année, même si c’était différent ».
Il est vrai que la question des infrastructures reste récurrente dans la liste des problèmes du Criterium. « Dans la mesure du possible, il faut faire en sorte que les lieux où se pratiquent les différents sports soient le plus proche possible, de façon à ce que tous les sportifs aient des supporters ! » ajoute l’IEPienne. Tâche ardue lorsque l’on imagine devoir trouver des salles où accueillir une quinzaine de sports différents et des centaines de supporters. Néanmoins, Aix s’en est bien tiré avec ses infrastructures assez regroupées, à tel point que le seul souhait des participants fut peut-être « l’allongement de la durée du Crit de trois jours à une semaine ! » comme s’en amuse Arnaud.
Espérons que l’édition 2013 à Bordeaux suive les traces de cette réussite et redore le blason et l’image du Criterium Sciences Po pour que le sport et la fête redeviennent à nouveau rois.