Le dernier film de la scandaleuse Virginie Despentes est sur les écrans, moins choquant qu’attendu, c’est en cela qu’il semble faire scandale.

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Une histoire sommes toute banale, une histoire que l’on écoute volontiers un sourire niais aux lèvres : deux amants de jeunesse qui se sont perdu puis se retrouvent pour s’aimer encore, vongt-cinq ans plus tard. Sauf que dans Bye Bye Blondie, nos deux amants sont amantes. « Une contre propagande hétéro » menée par la sulfureuse ex-critique porno et écrivaine, Virginie Despentes. Auteur de King Kong théorie, « manifeste pour un nouveau féminisme » et de Baise moi, film jugé scandaleux et classé X en 2000. Des récits provocants : viol, prostitution, homosexualité, la reine des chocs n’a jamais cherché à épargner ses lecteurs, qui le lui rendent bien. Elle décroche le prix Renaudot en 2010 pour son dernier roman, Apocalypse bébé.

Le Secret de Brokeback Mountain ou Harvey Milk nous avaient presque habitués aux romances entre hommes sur les écrans, délaissant totalement l’autre facette de l’homosexualité.Avec Bye bye Blondie, enfin des lesbiennes au cinéma! Alors forcément, Virginie Despentes est attendue au tournant…

Un va et vient entre passé et présent, entre une adolescence punk douce amère et une quarantaine bobo épuisée, sublimé par l’éternel Avec le temps de Léo Ferré. Gloria (Béatrice Dalle) et Frances (Emmanuelle Béart) s’aiment, se haïssent, se perdent, se délaissent et se retrouvent, bref, vivent comme elles peuvent avec la folie des sentiments. Des clichés, des stéréotypes… oui peut-être, mais le film a le mérite de « rendre visible l’homosexualité féminine » comme l’explique son auteur. Et puis, « un roman de gare avec des gouines punk » (d’après Despentes) ça ne court pas les quais non plus.

« On avait envie de les voir faire l’amour et on ne voit presque rien », s’exclame Gildas Le Gac, critique pour Ciné +, « Une Gouine au bois dormant », titre Causette… Et si Virginie Despentes, pour nous surprendre une fois de plus, avait décidé d’en faire moins? De nous prendre là où on ne l’attendait pas? Car, pour elle, « filmer le sexe en se limitant au cadre imposé par la censure », rien de plus banal et conformiste.

A savourer comme un baisé volé.