A l’heure où le nouveau régime d’assiduité de l’IEP fait polémique, le cas de ceux qui pratiquent en parallèle une activité sportive de haut niveau est plus que jamais problématique.
S’entraîner, quand on a presque 35h de cours par semaine, ainsi qu’une importante charge de travail qui se greffe à côté, relève du parcours du combattant. A ce manque de temps s’ajoute la fatigue, mentale et physique, les trajets pour participer aux compétitions ainsi que le coût financier qui en découle, souvent difficile à supporter. Un seul moyen de s’en sortir : acquérir le statut de « sportif de haut niveau » et espérer un aménagement de l’emploi du temps ou rattraper les cours manqués.
Pourtant, IEP et UT1 proposent deux statuts différents. Mathilde Giraud, étudiante en 1ère année à l’IEP, est sportive de haut niveau… à l’UT1. « C’est hyper dur de justifier le niveau IEP ». Et pour cause, l’institut est en partenariat avec le CREPS de Toulouse, qui prend en charge une première sélection parmi les postulants. Dossier scolaire et résultats sportifs sont passés au crible pour seulement envisager le concours d’entrée. Cela explique en partie le faible effectif de sportifs de haut niveau au sein de l’IEP : 7 étudiants cette année et seulement 4 l’an dernier.
« A vous de vous organiser »
La réponse de l’administration est pour le moins radicale. Joëlle Stoenesco met en avant « une formation centrée sur une insertion professionnelle ». « Nous ne sommes pas une université de sport et il est nécessaire de bien s’informer afin de connaître les modalités d’obtention du statut Sciences po de sportif de haut niveau », ajoute la directrice générale des services.
Une organisation complexe pour Mathilde, qui doit ainsi jongler entre des cours à Toulouse et des entraînements et autres championnats de tennis de table le week-end à Bois-Colombe, en banlieue parisienne. La 145ème meilleure joueuse de France parvient tant bien que mal à maintenir son niveau grâce au statut de sportive de haut niveau de l’UT1, lui permettant d’avoir des mots d’absence pour certains cours de l’IEP. Cependant, ce sont les couleurs de la ville rose qu’elle portera, en avril prochain, lors des championnats de France inter-universitaires, en équipe avec un autre étudiant de l’IEP.
Alors que les sportif de haut niveau restent très minoritaires à Sciences po, les résultats sportifs sont là, malgré un soutien de l’administration jugé insuffisant par les étudiants concernés. « Il n’y a pas de prise en compte de la saison sportive, et il n’y a pas de rattrapage possible », déplore Mathilde. En attendant, le casse tête continue…