Deux mois après la mise en place de la politique restrictive de l’administration en matière d’absentéisme, des étudiants se sont réunis jeudi 4 novembre à midi dans la cour de l’IEP afin de décider des modalités de négociation avec la direction.

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Comme tout mouvement de protestation qui se respecte, la première réunion étudiante traitant des dispositions sévères de l’IEP sur les absences n’a pas rassemblé les foules. «C’est la nature humaine, s’amuse Angélique, militante à l’AGET-FSE. Le sujet a beau être des plus consensuels, il faut toujours qu’il y en ait qui se bougent avant d’autres». Il est vrai que, dans les couloirs de l’école, rares sont les jours où le mécontentement autour de la réforme ne se fait pas entendre. Le principe est simple, comme le rappelle le règlement des examens : «Chaque absence injustifiée en conférence de méthode, séminaire ou atelier, est sanctionnée d’un point de moins par absence sur la moyenne semestrielle. A partir de trois absences injustifiées, l’étudiant sera convoqué à la Direction des études qui pourra le renvoyer directement en session 2 des examens.»

La maquette pédagogique en question

Pour les étudiants réunis, la lettre et l’esprit de ce nouveau règlement, adopté durant le conseil d’administration du 28 juin, sont à rejeter : «Nous avons été mis devant le fait accompli, s’indigne Raphaël, élu UNEF au CA. A ce moment de l’année, la plupart des étudiants n’étaient plus à Toulouse». Sur le fond, plusieurs choses sont reprochées : le manque de souplesse dans les motifs d’absence jugés valables par l’administration, et parmi eux, les contrats de travail, les raisons médicales, quand l’étudiant concerné renonce aux soins médicaux et, par voie de conséquence, à la seule preuve admise par l’administration. Enfin, on trouve les étudiants qui, dans le cadre d’un mémoire ou de leur formation professionnelle, font le choix d’aller à telle conférence ou tel rendez-vous plutôt que d’aller en cours. Certains se risquent même à rejeter l’assiduité en elle-même: «Est-ce parce que l’IEP a conscience que son offre pédagogique n’est plus très attractive ?» interroge Martine, une étudiante en 4° année.

Une AG mercredi

Alors, que revendiquer ? On retiendra le retour au système autorisant deux absences injustifiées, la création d’un statut pour les étudiants travailleurs ainsi que la mise en place d’un débat entre l’équipe pédagogique, l’administration et les étudiants pour repenser la maquette de cours. La demande majeure, présentée comme un préalable à un dialogue entre les étudiants et l’administration, consiste à suspendre la réforme tant qu’une solution alternative n’a pas été trouvée, soit un moratoire rétroactif. De quoi discuter lors du rendez-vous que les iepiens mobilisés espèrent obtenir avec le directeur des études, Jérôme Viguier, désigné comme l’ordonnateur principal de ces mesures tant décriées. Dans tous les cas, une assemblée générale se tiendra mercredi prochain à 12h30 amphi Montesquieu.

Jérôme Viguier et Philippe Raimbault, contactés par « Univers-Cités », réagiront sur ce site dans les prochains jours.