Le débat sur l’autonomie des universités est antérieur à la réforme européenne de l’enseignement supérieur en Europe, mais l’application des directives européennes semble raviver le débat. En France, la loi Précresse.

Le Processus de Bologne commencé en 1999 par 29 pays dont la France tend à « harmoniser » les systèmes universitaires européens. Il s’agit d’adopter un mode de références commun entre les universités européennes: c’est la fameuse réforme « LMD », lire « Licence en trois ans, Master en cinq ans, Doctorat en 8 ans ». Les divers systèmes européens, doivent donc mettre en place des éléments communs comme la durée des semestres, la validation des diplômes par « crédits ». En 2010, un diplôme polonais sera comparable à un diplôme espagnol, letton, français ou allemand et vice versa [[C’est l’objectif fixé par la conférence de Lisbonne en 2000]].

Des conférences entre les pays signataires se suivent depuis 1999 afin de repréciser les voies choisies. En 2001 à Prague, en 2003 à Berlin, en 2005 à Bergen, en 2007 à Londres. La prochaine est prévue en 2009 à Louvain. Or, à Berlin en 2003, l’UNESCO tient à définir « l’enseignement supérieur comme un bien public et une responsabilité publique », mais décide aussi d’accepter l’influence du secteur privé dans le système universitaire européen. Le réseau européen d’Assurance de la Qualité [[www.europe-education-formation.fr]] se porte garant de la qualité des enseignements.

Le gouvernement français souhaite que les universités françaises gardent une place de choix dans le paysage universitaire européen, et font ce choix de l’autonomie des universités. Entre opportunité pour les secteurs de recherche français d’être plus largement financés et le risque de compromettre la production, la conservation et la transmission du savoir avec une valeur marchande, la question est posée.

Le débat houleux sur la loi Pécresse porte aussi sur la probabilité que les droits d’inscription en faculté augmentent en France. Ce qui rendrait l’accès à l’université difficile voire improbable pour certaines classes sociales. Aujourd’hui, les étudiants boursiers sont exonérés des droits d’inscription qui coûtent entre 300 et 900 euros selon les formations. Jetons un œil sur quelques pays voisins.

Au Luxembourg, les étudiants paient environ 100 € par semestre. L’éventail va de 335 € pour toute la formation d’un Master académique en droit européen par exemple à 17 500 € pour un Master professionnel « in banking and finance ». Depuis la rentrée 2005, les étudiants anglais paient entre 4 500 et 6 500 euros par an, selon leurs ressources et la cote de leur campus. L’Allemagne a adopté, elle, une mesure qui permet aux Länder (régions) de fixer les tarifs des facs, plafonnés à 1 000 euros le semestre. Au Portugal, les frais d’inscription sont passés de 6 euros en 1992 à 850 euros en 2005.

Rendez vous en 2010.