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La planète web est le terrain d’essai idéal pour les expériences les plus bizarres
. Preuve en est une nouvelle fois avec ce site au nom évocateur : BigNothing [[« Le grand rien »]]. Le concept est simple: l’internaute envoie un message, obtient instantanément un autre message rédigé par un autre utilisateur, sans que celui-ci ait de rapport avec son premier envoi. Et ainsi de suite. Aucune trace n’est gardée, la parole est libre.

A l’heure des Twitter, MySpace ou autre Facebook, Big Nothing explore ainsi le concept de web 2.0, pour le vider finalement de sa substance: aucun échange structuré n’est ici possible. Sur fond de panneaux psychédéliques vibrants, ce site se veut d’abord comme une  » expérience artistique «  selon ses concepteurs Manuel Schapira et Chanel Seguin, habituellement plus coutumiers des plateaux de cinéma. Mais au-delà de l’aspect esthétique, Big Nothing a un intérêt sociologique, quasi ontologique: celui de déresponsabiliser l’internaute, pour le plonger dans un univers de possibles quasi infini. Il peut tout penser, tout écrire, sans que cela lui soit reproché par la communauté web.  » Qu’est-ce que j’écris quand je m’adresse à un inconnu, sans but aucun, hors de tout contexte habituel et seul face à moi-même ? Qu’est-ce que je donne quand cela ne dépend pas de ce que je reçois ? Qui suis-je quand je ne me définis pas par rapport aux autres ? « . Telles sont les questions posées par Big Nothing, auxquelles chaque nouveau message apporte une réponse, parfois choquante, le plus souvent amusante, mais toujours déconcertante.