« Que faire après l’IEP? ». Grande question que se posent les étudiants, surtout ceux en fin de cycle. Cette question, Jeremy Prince se l’est posée aussi en 1996. Aujourd’hui, il est directeur général d’Echo6 et du pôle jeu d’M6 Web. Comment se sont passées ses années d’étudiant à Sciences-Po Toulouse? Quel a été son parcours ensuite? L’équipe d’« Univers-Cités » a rencontré ce père de famille de 35 ans qui a redécouvert les locaux de la rue des Puits-Creusés par la même occasion!
C’est après deux années de médecine « plutôt festives que studieuses » et couronnées par des « classements catastrophiques » que Jeremy Prince choisit d’intégrer la filière « Eco-Fi » de Sciences-Po Toulouse, en 1993. « Un ami qui y était m’a expliqué le contenu de cette filière que je ne connaissais pas et ça m’a paru intéressant, donc j’ai tenté le concours. » Cette année là, c’est la première fois qu’il y a de l’anglais au concours d’entrée, ce qui n’est pas sans déplaire à ce natif de Worcester (Nord-Ouest de Londres). « J’ai eu la meilleure note, ce qui m’a quand même donné un bon avantage! ». Le concours réussi, les choses sérieuses (ou presque) peuvent enfin commencer.
Au programme: cours, fêtes et sport
« Après deux années de vacances, ça a été une révélation au niveau des matières ». Histoire, géopolitique, économie, droit, autant de cours qui correspondent à ses centres d’intérêts et qu’il suit avec plaisir. Avec du recul, il avoue regretter de ne pas avoir approfondi les enseignements : « comme beaucoup d’étudiants, mon but était d’avoir les examens et non pas de creuser les matières. Sur le moment on ne se rend pas compte de la chance qu’on a d’avoir un enseignement de qualité et de tout ce que ça peut ouvrir ».
Mais la vie iepienne ne se limite pas aux cours, loin de là. Sport, soirées étudiantes et participation à la vie de l’établissement ponctuent aussi ces années. Membre de « l’Amicale de Sciences-Po », il est élu trois ans de suite au Conseil d’administration (CA) et participe à l’organisation de conférences et de soirées. « Je dois avouer que j’étais meilleur en organisation de soirées qu’en participation au CA! ». Il intègre aussi l’équipe de rugby de l’IEP. Bon vivant, il profite des soirées étudiantes : « le jeudi c’était relativement sacré! Le soir, après le rugby, on allait tous au bar Le Tamaris qu’on disputait âprement aux étudiants de Sup de Co ».
L’après-IEP
C’est donc dans cette ambiance à la fois studieuse et festive que Jeremy Prince quitte Sciences-Po Toulouse, en 1996. Il se dirige ensuite vers un DEA de Droit international à Montpellier : « il y avait une équivalence directe avec ce DEA. Les matières me plaisaient donc je me suis dis pourquoi pas y entrer, et si après je veux faire autre chose qui sera en relation avec mon parcours à l’IEP, je le ferai ». Il décroche brillamment son diplôme en 1997, avec une mention bien. Après son service militaire, il décide d’entrer dans la vie active en 1998.
Il rejoint d’abord Transfac (groupe de presse ciblant la communauté étudiante), en tant que chargé de mission puis en tant que responsable de la régie internationale de ce groupe. De 2000 à 2006, il fait carrière au sein de 123 Multimédia (actuel Index multimédia) où il s’occupe du secteur international. Puis il devient directeur de la communication et des relations investisseurs au sein de la société : « ce fut une expérience très enrichissante car j’ai été confronté à des cultures très différentes, à la fois les Américains et les Japonais, qui ont des façons de négocier totalement différentes. Puis j’ai pu voyager! ». En 2006, il quitte la société et pilote avec succès l’introduction en bourse du groupe Seloger.com.
Enfin, en 2007, il rejoint le groupe M6, d’abord en tant que directeur général d’Echo6, puis en tant que directeur du pôle jeu d’M6 web. Aujourd’hui, Jeremy Prince est conscient que son parcours universitaire est pour beaucoup dans sa réussite professionnelle ; « la formation Sciences-Po m’a permis de remplir des missions très différentes et de m’adapter à des contextes très différents ».