«La plus belle», c’est Louise
À la manière d’un paléontologue qui, muni de son fin pinceau, écarte un à un les grains de poussière qui recouvrent encore sa découverte, Béatrice Bantman révèle pas à pas le personnage de Louise.
Louise, petite fille perplexe, Louise, adolescente solitaire, Louise, adulte délaissée est une femme malmenée par la vie. Née de la survivance de deux prisonners, rescapés d’Auschwitz, elle devient l’exutoire de la souffrance de ses parents et porte le poids d’une histoire qui n’est pas la sienne. Brimée par un père que le malheur a rendu violent, ignorée par une mère qui ne vit que de l’image de sa beauté passée, l’héroïne de Béatrice Bantman découvre l’amour aussi vite que sa trahison.
_ Effacée, isolée, incomprise, Louise se résout à accepter qu’elle n’a pas choisi sa vie. Brisée, sans ami, elle connaîtra un sursaut de bonheur tard, bien tard, en découvrant par hasard la beauté de sa mère, en laissant jaillir son amour qu’elle avait tant envie de partager.
Béatrice Bantman écrit comme on peint, par petites touches, au hasard, laissant libre cours à une sensibilité à fleur de peau, révélant un talent évident. Son œuvre apparaît au final comme une aquarelle, chaque mot est une touche de peinture sur laquelle elle revient tant qu’elle n’est pas satisfaite de la couleur, de la tonalité, de l’intensité. Le lecteur se laisse porter par la trace du pinceau. Un tableau finalement pas si noir, apaisé par un soleil levant qui laisse entrevoir une note d’espoir, certes éthérée.
Note : 15/20
Béatrice Bantman a été médecin, puis journaliste au Monde et à Libération. Elle vit en Haute-Provence et La Plus Belle est son premier roman.