Témoignage d’un retour à la vie
C’est par hasard que Jean-Paul Kauffmann, ancien prisonnier au Liban, découvre les Landes. À la recherche d’un port d’attache où s’établir pour reprendre pied après son épreuve, le journaliste se laisse charmer par une maison typique de la région, bordée d’une clairière où la nature, peu disciplinée, foisonne. « Les Tilleuls » ont une âme et une histoire qui réussiront à redonner le goût de vivre à l’auteur.
Tout commence par des grands travaux réalisés avec art et discrétion par deux maçons peu loquaces, surnommés Castor et Pollux. Peu à peu, maison et propriétaire se choisissent, s’attachent, se révèlent à nouveau, comme une photographie qui reprendrait des couleurs. Solitaire, Jean-Paul Kauffmann vit au rythme des heures dictées par la reine nature, dans une oisiveté recherchée et libératrice. Les jours s’alanguissent sous le soleil du sud-ouest. Moments d’introspection et de contemplation alternent, sans brusquerie.
_ Cette parenthèse sera-t-elle salvatrice ?
Définitivement oui, répond l’auteur, solitude et repli sur soi, loin d’enfermer dans l’isolement, sont les conditions d’un retour à la vie. Faisant fi du scepticisme de sa famille et de ses amis, l’auteur choisit la lenteur du rythme de la nature pour vivre son retour, après le traumatisme. Et ce sentiment de lenteur, qui peut agacer au début de l’essai, finit par séduire.
_ Ce livre prend son temps, dégage une agréable ambiance d’authenticité. Pas de faux-fuyant, pas d’atermoiement, on fait face à l’épreuve comme on peut, en s’attachant à l’essentiel. Pour l’auteur, ce sont le Bordeaux, les platanes, les odeurs et Virgile, sous le regard confiant et protecteur de sa femme Joëlle.
Mention spéciale à la jaquette fort étudiée de cet essai : une photo de la forêt landaise, en noir & blanc, avec incrustation d’un bandeau en couleur. L’illustration est reprise à l’inverse en quatrième de couverture.
« La maison du retour » est parue chez Nil éditions (19 €).