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Simon Coutu-Mantha, étudiant québécois en économie lors d’un entraînement de tennis de table.

Le multiculturalisme des universités toulousaines ne se remarque pas uniquement entre les quatre murs d’un amphithéâtre ou d’une salle de cours. Un petit tour dans le gymnase de la Manufacture des Tabacs rappelle que les étudiants étrangers sont friands de sport.

Lors des cours de tennis de table, par exemple, on compte un bon pourcentage d’étudiants étrangers, et cela s’entend dès l’appel « Yosuke Shimono ? Zuo Yu ? Jiachi Zhong ? … ». Mais tordons de suite le cou aux idées reçues sur ce sport qui attire aussi bien les asiatiques que le reste du monde.
« J’en avais déjà fait au lycée », raconte Gabriela Ramirez. La jeune étudiante salvadorienne en master de Sciences Politiques à l’UT1, a choisi le tennis de table en plus de la natation cette année. « C’est un sport qui n’est pas brutal, il faut une certaine finesse et pas mal de stratégie. Le plus agréable, c’est surtout de voir des gens en étant hors du cadre typique des salles de cours ou des amphis».
Une petite bouffée d’oxygène pour des étudiants suffisamment occupés par les cours et qui permet de rencontrer du monde, c’est la raison pour laquelle Ting Xu a choisi le « ping ». « Je me sens heureuse quand je joue et puis je me suis fait pleins d’amis ici ».

La barrière de la langue toujours présente

« Typiquement, les asiatiques ont une forte tendance à recréer un petit monde entre eux », remarque Jérôme Brousse, professeur de tennis de table et de rugby, « ils se retrouvent très souvent ensemble pour des raisons que je ne peux pas expliquer. Quoi qu’il en soit, il semble que la barrière de la langue ne les encourage pas vraiment à aller vers les autres ». Un constat qui s’explique peut-être également par la nature du sport en question, « les filles de mon cours de rugby ont plus tendance à se retrouver ensemble après les entraînements par exemple », poursuit Jérôme, « les sports collectifs sont plus propices aux rapprochements entre coéquipiers ».

Pour d’autres, comme Simon Coutu-Mantha, étudiant québécois en économie, le sport à la fac a été un véritable tremplin pour sa vie sportive mais aussi personnelle. Après quelques rencontres dans le gymnase de la Manufacture des Tabacs, il pousse les portes d’un club en banlieue toulousaine et intègre l’une des meilleures équipes en championnat de France. « Avant tout si je joue c’est parce que je veux m’amuser, et les gens qui sont là me permettent de bien m’amuser. Si je n’avais pas de club, je ne jouerais pas autant. J’ai vraiment envie de m’investir dans un sport surtout avec des gens sympathiques ». Pour lui, le sport permet aussi de comprendre une société inconnue : « Cela m’a permis de rencontrer plus de personnes et me permet de mieux comprendre leur culture, comment ils pensent. Sinon j’étais déjà bien intégré, je ne me sentais pas comme à Bagdad, mais ça m’a permis d’être plus heureux ».