L’automne est aussi la saison des festivals à Toulouse : après les Nuits Sonores, les Inrocks ou encore Migrant’Scènes, la semaine du 18 au 25 novembre fait place au très attendu Origines Contrôlées. Pour la huitième année consécutive, la Bourse du Travail de Saint Sernin se teintera aux couleurs de nos quartiers et de ceux que l’urbanisme et le monde moderne ont laissés sur le bord de la route

Huit ans que le festival Origines Contrôlées s’est installé pour la première fois au cœur de la ville, autant d’années pour s’imposer comme un événement incontournable de la saison. Les thèmes qui y sont abordés sont pourtant délicats, pas toujours faciles d’accès. Comment parler librement d’« Histoire, de la mémoire de l’immigration et des quartiers populaires, ainsi que des discriminations et de l’égalité des droits ».

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C’est grâce à une programmation pertinente qu’Origines Contrôlées y parvient. Ni ré appropriations, ni simplismes, juste se rencontrer pour mieux réfléchir et simplement faire avancer le débat.

Rire et s’indigner

Dostoïevski ne disait-il pas que l’art sauverait le monde ? Origines Contrôlées n’a sûrement pas une telle ambition, seulement celle de faire discuter au travers d’un concept singulier : mélanger expression culturelle, art et réflexion. Le principe est le même pour toutes les soirées : une rencontre-débat, dès 18h, suivie d’une prestation artistique à partir de 20h30.

Réfléchir, s’étonner, s’indigner parfois mais aussi savoir en rire : cette année, la programmation fait la part belle aux humoristes, lors de deux soirées spéciales. Un stand-up d’abord, celui de Malik Bentalha et Rédouanne Harjane, tous deux révélés par le Comedy Club. Le premier, Malik, n’a que 21 ans mais se produit déjà en première partie de Jamel Debbouzze sur sa tournée. Habitué des grandes scènes, celui qui se définit lui-même comme le « Pierre Richard du Maghreb » se produira gratuitement avec son acolyte le 23, à la Bourse du travail.

Le deuxième est plus familier des gros titres. Célèbre pour le tonnerre que provoqua il y a un an son éviction de France Inter, Didier Porte présentera son nouveau spectacle « Didier Porte fait rire les masses », en clôture du festival le 25.

« L’action est musique » , Charlie Chaplin

On pourrait appeler ça du « spectacle conscient », lorsque la musique et la danse donnent une voix à ceux qui n’arrivent à l’élever autrement. Deux soirées seront consacrées au réalisateur Jean-Pierre Thorn et à deux de ses long métrages, (Faire kiffer les anges et 93, la belle rebelle, respectivement les 18 et 19 novembre), retraçant l’histoire de la mouvance hip hop et des résistances musicales en Seine-Saint-Denis, depuis les années 1980.

Bien sûr, le festival ne serait rien sans ses organisateurs du Tactikollectif, parmi lesquels les frères Amokrane, membres fondateurs de… Zebda ! Le groupe toulousain en profitera pour faire son grand retour sur scène, au Bikini le 21 novembre, sept ans après leur dernier album.

Et c’est déjà complet.