Les bonnes vieilles planches n’ont plus la cote. Aujourd’hui, la « génération glisse » descend les pistes en chevauchant les derniers joujoux à la mode. Snowskate, monoboard, snowbike, kitewing, boardercross, x-board ou encore snowscoot, autant de noms barbares qui révèlent pourtant la diversité des nouvelles techniques de glisse. Parmi elles le snowscoot, un engin crée par un Français et qui s’impose progressivement dans les stations de sports d’hiver.

snowscoot

Apparu pour la première fois en 1991, le snowscoot a eu du mal à trouver son public. D’abord pratiqué par une poignée d’adeptes, il a été présenté aux Jeux Olympiques de Turin en 2006, dans le cadre d’un partenariat avec l’Association française de Snowscoot (AF2S). Toutefois, Arnaud Jacob, secrétaire de l’AF2S, dénonce la confusion qui s’opère souvent lorsqu’il est question de sports de glisse : « Il y a un amalgame qui est fait aussi bien par le public que par les directeurs des stations ou encore plus par les maires de communes. Ce sont ces derniers qui, la plupart du temps, interdisent le snowscoot sur leurs pistes…car bien souvent ils ne savent pas ce que c’est. ».

Snow scooters, skieurs et snowboardeurs se partagent pourtant les pistes sans encombre. Les éventuelles collisions avec un snowscoot seraient d’ailleurs moins violentes qu’entre skis et snows. Et pour cause, sans fixation, les chutes se maîtrisent mieux en snowscoot.

Un esprit de liberté

Loin d’être un sport de casse-cou, le snowscoot séduit et convainc tous les publics. « Des initiations sont même organisées en partenariat avec la fédération handisports », nous explique Arnaud Jacob. Ce qui attire les amateurs de ce sport à part entière, ce sont surtout les émotions qu’il procure : « On retrouve les sensations du VTT, une glisse plus fluide, mais le plus agréable, c’est de pratiquer avec des chaussures confortables et sans être attaché…la liberté à la neige », détaille Arnaud Jacob, qui a rangé ses skis au placard depuis bien longtemps.

Selon le sociologue Philippe Terral, chercheur au SOI, ce qui caractérise les sports de glisse est « l’aspect non institutionnel« . Ces disciplines sont généralement pratiquées hors club, et les sportifs revendiquent une absence de contrainte. Les pionniers dans les années soixante, avec le surf des mers, portaient des valeurs alternatives et un fort esprit de liberté. Aujourd’hui, le marketing joue un rôle dans le développement et la diffusion de ces sports. « Les goûts sont à la diversification, ce qui pousse à innover sans cesse pour conserver cette frange de sportifs » explique Philippe Terral. Si ce public change facilement d’activité, la façon de pratiquer reste la même. Il s’agit alors de fidéliser une clientèle qui se retrouve autour de marques à vecteur identitaire.

A lire sur le sujet : Génération glisse, Alain Loret, éd. Autrement (2003).
Sur le snowscoot : www.af2s.com