Depuis la loi relative à la démocratie de proximité du 27 février 2002 [Lire [la loi du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité ]], les conseils municipaux des communes de plus de 80 000 habitants doivent « fixer le périmètre de chacun des quartiers constituant la commune« . Selon cette loi,

« […]Chacun d’eux est doté d’un conseil de quartier dont le conseil municipal fixe la dénomination, la composition et les modalités de fonctionnement. »

« Les conseils de quartier peuvent être consultés par le maire et peuvent lui faire des propositions sur toute question concernant le quartier ou la ville. »

« Le maire peut les associer à l’élaboration, à la mise en œuvre et à l’évaluation des actions intéressant le quartier, en particulier celles menées au titre de la politique de la ville.[…] »

La démocratie participative passionne de nombreux citoyens résidents dans les grandes villes françaises. En témoigne la Rencontre mondiale de la démocratie participative de Lyon en décembre 2007. Le site prévoit une Rencontre régionale à partir du 29 novembre 2008. Et les projets ne s’achèvent pas là !

En effet le Rhône et sa région semblent très actifs sur la toile : projets à profusion, sites internet divers aux contenus interactifs et faisant principalement intervenir les citoyens. Petit bémol : ces mêmes citoyens doivent être équipés d’une connexion internet pour avoir l’opportunité de participer à cette nouvelle démocratie.

Ce n’est pas la seule limite de la démocratie participative française. Pierre Calame, intervenant aux Rencontres de Lyon en 2007 liste dans une synthèse de l’événement quelques limites à cette démocratie citoyenne. La principale lacune est la question de l’information du citoyen, en ce qui concerne d’une part la démocratie participative elle-même, mais aussi et plus simplement la politique de sa commune.
P. Calame va jusqu’à affirmer : « Les citoyens détiennent à la fois par leur vécu quotidien et par leur nombre des connaissances indispensables à l’intelligibilité du monde mais ils ne peuvent se passer des connaissances des experts et des institutions. Cette co-construction de la connaissance est au cœur des dynamiques participatives. Mais elle est rare de même que sont rares les sources d’informations qui permettent véritablement aux citoyens de s’informer et de réfléchir».

Paris a également ses activités de démocratie participative. Les citoyens sont divisés selon les arrondissements, puis selon 121 quartiers. Chacun à son mode de fonctionnement et d’autant plus que ce sont les mairies d’arrondissement qui les chaperonnent. Les disparités entre quartiers sont plus ou moins importantes, une fois encore, principalement en ce qui concerne la communication autour de la démocratie participative.

Les petites villes de province ne sont pas en reste. Agen par exemple a mis en place ses activités de démocratie participative : forum, réunions de quartier, etc. En revanche, l’enthousiasme des citoyens n’est pas au rendez-vous. La majorité des Agenais ne souhaiterait pas s’impliquer dans la vie de leur quartier, selon un sondage repris par un rapport d’un groupe d’études de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris en 2006.

Mais il est vrai que la France fait parti des novices dans ce domaine. Ces premières années d’expériences variées font presque office de banc d’essai. Les rencontres entre tous sont alors un bon moyen perfectionner le modèle.

La philosophie du conseil des résidents étrangers à Toulouse selon Marie-Laure Fages, chargée de mission démocratie locale à la mairie: « La loi de 1998 a autorisé le vote des résidents étrangers ressortissants de l’Union Européenne (UE) à la fois aux élections locales et européennes. Dix ans après, on est dans le même marasme quant à la représentativité des résidents étrangers qui viennent de l’extérieur de l’UE qui, malgré le fait qu’ils animent la ville et payent des impôts, n’ont toujours pas la possibilité d’élire leurs représentants. Ce conseil sera donc l’occasion de donner la parole à ces personnes. »