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Vendredi 10 octobre, peu avant 15 heures, « Univers-Cités » a rencontré Florence Aubenas à l’IEP, dans le bureau de la direction. Quelques minutes avant la “conférence”, un terme que l’on teinte parfois d’une solennité incongrue, le grand reporter annonce la couleur de son intervention en lui ôtant les apparats du cérémonial dont on tendrait à l’affubler.

Comment , dans quelles circonstances le parrainage de la promotion Anna-Politkowskaïa vous a-t-il été proposé ?

F.O: C’est Gilbert Laval, un vieux copain de Toulouse, avec lequel j’ai travaillé durant vingt ans à Libé, qui m’a convaincu de venir. En arrivant ici, Laure Ortiz m’a appris qu’il y avait eu à Toulouse une forte mobilisation à l’époque où j’étais retenue en otage. J’ignorais qu’à Toulouse il y avait eu un tel mouvement de soutien. Les faits prouvent que ces mobilisations servent à quelque chose, que les engagements citoyens ont un effet.

A propos du choix du nom d’Anna-Politkowskaïa pour la promotion 2007, considérez-vous ce type d’initiative comme un acte de mémoire nécessaire ?

F.O: Absolument. C’est selon moi très révélateur de l’état d’esprit d’une promotion, eu égard aux débats que suscite une telle démarche. Et la fonction du journaliste est justement de susciter des débats.

Un mot sur les thèmes que vous allez aborder au cours de la conférence ?

F.O: D’une certaine manière, nous serons “entre nous”: une discussion à bâtons rompus en quelque sorte, durant laquelle la professionnelle de la presse que je suis s’adressera à des futurs professionnels, de presse et autres : l’idée est simplement de transmettre une expérience de terrain plutôt qu’un cours ex-cathedra. La formation des étudiants ici est sans nul doute plus importante que celle que j’ai reçue : je suis venue parler d’une pratique journalistique universitaire : témoigner sur ce que veut dire être journaliste concrètement. »

Propos recueillis par