Le Pavillon d’admission pour jeunes adultes (PAJA) de l’hôpital Gérard Marchant fermera ses portes du 26 juin au 10 septembre 2023. Cette fermeture met en péril l’accueil des primo-hospitalisations en service psychiatrique des jeunes adultes. Une décision qui ne passe pas auprès du personnel soignant.

Voilà 15 jours que la nouvelle est tombée. Le directoire de l’hôpital Gérard Marchant de Toulouse ferme pour l’été le Pavillon d’admission pour jeunes adultes (PAJA). Ce service d’accueil de jeunes de 16 à 25 ans, hospitalisés en psychiatrie pour la première fois, ne pourra donc pas effectuer sa mission de soin du 26 juin au 10 septembre 2023. La raison avancée par la direction de l’hôpital est logistique : le manque de personnel soignant dans l’ensemble des services pose problème pour l’organisation des congés estivaux, et le personnel du PAJA sera réparti sur les services où le personnel manque.

Depuis l’annonce, les deux syndicats de l’hôpital Marchant, Sud santé sociaux Haute-Garonne et CGT Marchant, ont déposé un préavis de grève permettant aux employés tout l’hôpital d’exprimer leur mécontentement autant qu’ils le souhaitent. Cependant, la nécessité de continuité des soins force les infirmiers, aides-soignants et médecins grévistes à tout de même assurer leur travail à l’hôpital.

Des jeunes en détresse psychologique livrés à eux-mêmes

La nouvelle de la fermeture du PAJA inquiète le personnel soignant. Les jeunes de 16 à 18 ans dépendent normalement des services de pédopsychiatrie. Au vu de leur âge, on les prépare à un transition vers leur prise en charge par les services de psychiatrie pour adultes, mais ce n’est pas adapté, surtout pour une première hospitalisation. « Le PAJA, en accueillant les jeunes de 16 à 25 ans permet une transition pour les jeunes, une expérience plus douce et moins traumatisante », raconte Virginie, infirmière au sein du service.

À l’hôpital Marchant, les 12 jeunes accueillis sont encadrés chaque jour par trois infirmiers et un aide-soignant, et chaque nuit par deux infirmiers. Ce service de soin rapproché qui leur permet aux patients « davantage de partage d’expériences », « plus de sérénité ». Ils sont également accompagnés par de nombreux intervenants pour les aider à avancer et réduire les risques des problèmes psychologiques sur le long terme. Ce service intermédiaire entre la pédopsychiatrie et la psychiatrie adulte est le seul existant en Occitanie. Sa fermeture cet été pose problème, car les jeunes seront « noyés parmi les adultes », déplore Virginie.

Un risque de fermeture définitive ?

Une autre inquiétude pour le personnel soignant, souligné par Virginie, est que « le service ne rouvre pas en septembre« . Le directoire de l’hôpital Gérard Marchant a promis que le PAJA ne fermerait pas définitivement. Cependant, les syndicats craignent le fait que le personnel du PAJA, redirigé sur d’autre postes, finisse par ne pas revenir sur le service. Des changements de postes définitifs qui empercheraient la réouverture du pôle.

De plus, la fermeture estivale conduit à la rupture des partenariats avec les services d’urgence qui envoient au PAJA les jeunes en détresse psychologique. Ces partenariats risquent de prendre du temps à se renouer, et donc, cette situation pénaliserait la prise en charge optimale des patients. Pour toutes ces raisons, la grève n’a pour le moment pas de date de fin, et une nouvelle mobilisation est prévue le 9 mars à 12h.

Crédits photo : Hélène Varaillon