Lors des championnats de France d’athlétisme en salle du week-end dernier à Miramas, Djilali Bedrani et Benjamin Robert sont repartis avec la médaille d’or. Des championnats de France réussis qui laissent augurer de belles perspectives.

« Clairement on visait le titre, une deuxième place m’aurait déçu » raconte Benjamin Robert, nouveau champion de France en salle du 800m. Après un titre de champion de France l’an dernier en extérieur à Albi et un début de saison réussi, le toulousain était favori de cette épreuve. Et ce, même en présence de Pierre-Ambroise Bosse, champion du monde 2017. Pour son entraineur Sébastien Gamel c’est « une bonne confirmation. »

Un coach heureux, car un autre de ses athlètes s’est aussi imposé. Il s’agit de Djilali Bedrani qui a réalisé « une grosse performance » aux dires de Sébastien Gamel. Spécialiste du 3000m steeple, il était aligné sur 1500m face à un plateau très relevé pour travailler sa vitesse. Un exercice qu’il a parfaitement réussi, repartant avec une médaille d’or assez inattendue. « Un podium ça aurait été beau, mais là qu’il gagne, c’était génial » commente Benjamin Robert qui a suivi la course avec une attention toute particulière en bord de piste. « J’ai réussi l’inattendu. J’ai été moi-même surpris par mon audace » écrit le champion sur son compte Instagram.

Une réussite collective

Cette victoire, c’est d’abord celle d’athlètes qui ont su répondre présents au moment de la course. Mais c’est aussi celle d’un coach, d’un groupe d’entrainement et d’un club. Pour Sebastien Gamel, « Le groupe d’entrainement fait la différence« , il explique avoir « toujours tenu à ce que les garçons appartiennent à un groupe d’entrainement. D’ailleurs le mot d’ordre à ces championnats de France c’était vous courrez pour vous, mais vous courrez aussi pour le groupe. » André Marco, président du SATUC (Section Athlétisme Toulouse Université Club) est ravi du titre de deux de ses licenciés. « C’est bien pour le club cela montre qu’on est sur la bonne voie. C’est aussi super pour les 1500 enfants du club qui les regardent performer. »

« C’est une amitié réelle et sincère qui existe entre eux et c’est beau à voir. »

Coéquipiers sur la piste, Djilali Bedrani et Benjamin Robert sont également amis en dehors. Preuve en est dimanche dernier, lorsque Djilali passe la ligne en première position, il court directement sauter dans les bras de son acolyte. « On est vraiment amis en dehors de l’athlé donc, quand il y en a un qui réussit, le plaisir est partagé » sourit Benjamin. Une amitié qui se voit de l’extérieur et fait plaisir à voir dans un sport décrit comme individuel. « Ils ont plaisir à se retrouver tous les jours à l’entrainement » glisse leur entraineur. « C’est une amitié réelle et sincère qui existe entre eux et c’est beau à voir » ajoute André Marco.

Après son titre, Djilali Bedrani cours dans les bras de Benjamin Robert. Crédit photo : SMJD AGENCY / STADION-ACTU

Après son titre, Djilali Bedrani court dans les bras de Benjamin Robert. Crédit photo : SMJD AGENCY / STADION-ACTU

A la victoire de ce duo vient s’ajouter pour le SATUC une médaille d’argent avec Nicolas Courbière sur 400m. Des toulousaines du CA Balma, ancien club de Benjamin Robert, se sont également illustrés avec la médaille d’or d’Hilary Kpatcha à la longueur et la médaille de bronze d’Eloise de la Taille sur 60m. « C’est une fierté pour toute la région. Pendant les championnats, vu qu’il y avait seulement les coachs et les athlètes sur place, on s’est tous encouragés. C’était vraiment toute la région et ça fait plaisir » se réjouit Benjamin Robert.

Des athlètes à forte ambition

Benjamin vient de fêter ses 23 ans en début d’année et commence à émerger sur la scène internationale. « Je veux faire des finales dans tous les championnats d’Europe et du monde. Essayer chaque année d’être plus fort » avoue-t-il. Djilali est lui un athlète désormais expérimenté (27 ans) qui a déjà réalisé des grandes performances sur la scène internationale avec notamment une cinquième place aux championnats du monde en 2019. Une performance qui lui a valu une qualification directe pour les Jeux de Tokyo.

Palmarès de Djilali Bedrani et Benjamin Robert. Crédit photo : FFAthlétisme

Palmarès de Djilali Bedrani et Benjamin Robert. Crédit photo : FFAthlétisme

Les Jeux Olympiques, c’est le point d’orgue de cette saison. Benjamin Robert compte bien y participer et rejoindre Djilali Bedrani. L’année dernière, il avait réalisé les minimas pour se qualifier avant le report des jeux, tout comme Pierrik Jocteur, le troisième mousquetaire du groupe, actuellement blessé. Mais le report a rebattu les cartes et il doit de nouveau se qualifier pour les JO de cet été en réalisant un temps inférieur à 1’45″20 en compétition avant mi-juin. Le jeune coureur toulousain aborde cette perspective plutôt sereinement « Il va y avoir moins de compétitions avec le Covid-19 donc moins d’occasions, mais j’espère faire mieux que les minimas. Pourquoi pas un gros chrono qui marque les esprits. » Il ajoute « Ce seraient mes premiers JO et on sait que c’est toujours particulier avec le village olympique, mais pourquoi pas rêver d’une finale au minium et après tout est possible. »

Les championnats de France en salle n’étaient donc qu’un début dans une année qui s’annonce chargée. Dès la semaine prochaine, Djilali et Benjamin se rendront à Torun en Pologne pour les championnats d’Europe en salle. Ensuite, un peu de repos avant d’attaquer la préparation de printemps avec dans le viseur Tokyo. Un début de carrière prometteur pour Benjamin Robert qui a déjà un objectif bien précis à long terme « J’ai clairement les JO de Paris 2024 dans le viseur, j’aurais 26 ans, un âge qui combine force physique et mentale. » En attendant 2024, une chose est sûre et le président André Marco l’explique bien, « ils vont encore nous faire vibrer« .