Face à la montée des problématiques environnementales, nombreuses sont les actions à lutter contre les modes de consommation traditionnels. Mais comment consommer autrement à Toulouse ?

Les mentalités évoluent, comme le confirme une étude publiée mardi dernier. Menée auprès de 14 000 personnes dans près de 15 pays différents, l’étude a observé une volonté globale des citoyens européens d’avoir une consommation plus responsable pour soi mais aussi pour l’environnement. Pour certains, ce changement d’habitudes annonce une nouvelle ère venant fermer la parenthèse de la consommation de masse. Mais alors que signifie consommer responsable ? Comment ne pas surconsommer ? Pour répondre à ces questions, de nombreuses initiatives se mettent en place. A Toulouse, nombreux sont les projets à vouloir proposer une autre manière de consommer. Une autre manière plus respectueuse de l’environnement, mais aussi de la sante de chacun. Épicerie en vrac, supermarché bio ou boutique zéro déchet, les alternatives sont nombreuses pour éviter les Hypermarchés classiques. Partons à la rencontre de certaines d’entre elles !

Autrement Bon, le guide des bonnes adresses

Autrement Bon a vu le jour en Août 2016, notamment grâce à Mathilde Galantucci, alors en service civique à l’association CPIE Terres Toulousaines (Centre d’Initiative Permanente pour l’environnement de Toulouse). Ce site internet se veut être une plateforme guidant les Toulousains à la recherche d’autres modes de consommation alimentaire. « Nous nous efforçons de tenir à jour ce site et d’y répertorier les initiatives toulousaines qui offrent l’opportunité de consommer de manière alternative », explique Clarisse Perrin, nouveau service civique en charge du développement du site. Souvent mise à jour, Autrement bon n’a pas de visée marchande mais s’inscrit dans la continuité du projet de l’Association mère, celui de sensibiliser et de renseigner les toulousaines. Un site donc ludique avec des listes exhaustives de bonnes adresses, qui permettent d’avoir une consommation locale et bio, ou même de cultiver son propre potager en ville.

Pour plus d’informations : http://autrementbon.reflets-asso.org

La Chouette Coop, un supermarché pas comme les autres

Après avoir deux ans de test, La Chouette Coop ouvrira ses portes Printemps 2020 ©LaChouetteCoop

« La Chouette Coop est née de l’envie de reprendre en main sa consommation, l’offre des supermarchés classiques ne nous satisfaisant plus », affirme Chrystel, coordinatrice du projet. C’est donc de ce constat qu’un groupe de Toulousains s’est lancé dans l’aventure d’un supermarché coopératif. Inspiré de La Louve, le premier supermarché coopératif parisien, ce modèle n’est donc pas si récent. En effet, dans le quartier de Brooklyn à New York, vous pouvez observer une foule se diriger au Park Slope Food Coop depuis plus de 40 ans. Ce supermarché coopératif fonctionne sur la base de 16 000 membres. Après avoir donc fait ses preuves, il s’est exporté de l’autre coté de l’Atlantique.

À Toulouse, c’est en Janvier 2015 que La Chouette Coop se met en place avec au départ l’ouverture d’une épicerie ‘’test’’. « Nous avons commencé par l’ouverture d’une épicerie à petit format qui a permis de préfigurer tout ce qu’il y aura à faire dans le futur supermarché. On a donc pu voir  l’organisation de travail des bénévoles et entre autres la formation au rayonnage ou à la caisse. » Aujourd’hui, La Chouette Coop est prête à passer à l’étape supérieure. Après quelques difficultés pour trouver des locaux, leur supermarché s’ouvrira au printemps 2020, 5 rue René Leduc, au niveau de Marengo. Mais alors, qu’est-ce qu’on y trouvera ? Comment cela fonctionnera ?

Un marché coopératif s’établit selon les sept principes clés édités par l’Agence des coopératives. Démocratie participative, entraide, solidarité, autonomie, indépendance et éducation populaire, voilà donc les valeurs qui seront défendues à La Chouette Coop. « Ces principes sont pour nous fondamentaux. Tout comme l’idée de créer du lien social qui est aussi un avantage important notamment dans une logique d’éducation populaire. Un supermarché coopératif doit être la définition du bien vivre ensemble », explique Chrystel. Dans cette continuité, les produits qui y seront proposés seront directement choisis par les membres. « La Chouette Coop n’a pas vocation à faire la morale en disant ce qui est bien ou non de manger, contrairement à un supermarché uniquement bio ». Leur but est alors de proposer des produits alimentaires de qualité et de les rendre accessible au plus grand nombre. Les rayons seront composés de produits conventionnels à petit prix avec à leur coté des alternatives bio, locales ou provenant du commerce équitable. « L’éducation populaire commence aussi par là. Si les coopérateurs veulent du Nutella, il y en aura, mais ce ne sera pas la seule option. Le fait de choisir les produits va permettre à tout un chacun d’échanger et de débattre sur la présence de tel ou tel produit. Un échange qui créera alors du lien social et qui permettra à tous de modeler son propre mode de consommation », détaille Chrystel. Enfin, la Chouette Coop poursuit l’objectif de proposer des prix plus bas que dans un supermarché classique. Pour cela une marge transparente de 20% a été fixée. Une marge constante qui permettra de proposer des prix intéressants tout en rémunérant au juste prix les producteurs. Aujourd’hui, le projet compte 333 coopérateurs, mais Chrystel avoue que plus les coopérateurs seront nombreux et plus les propositions au sein du supermarché seront intéressantes.

Pour accéder au supermarché et rejoindre l’aventure, plusieurs conditions :

  • Légalement avoir + de 16 ans.
  • Prendre ou plusieurs parts de La Chouette Coop. Ce qui vous donnera une voix dans les prises de décisions. Trois prix d’entrée à payer 1 fois sont proposés afin de répondre aux attentes de chacun, sans exclure étudiants ou personne à minima sociaux.
  • Donner 3h de son temps en travaillant au sein de la coopérative toutes les 4 semaines.

Pour en savoir plus : https://lachouettecoop.fr

Drive tout nu, le renouveau des épiceries zéro déchet

Pierre et Salomé à l’origine du 1er Drive zéro déchet en France ©DriveToutNu

Né d’une histoire d’amour entre un habitué du Zéro déchet et une femme à la quête d’une consommation plus responsable, le Drive Tout Nu a vu le jour 2017 et a ouvert ses portes à Beauzelle  l’année suivante. Par ce projet, Pierre et Salomé Géreaud voulaient donc démocratiser les courses zéro déchet en créant le 1er drive de ce genre. Aujourd’hui, ils réalisent plus de 250 commandes par semaines et permettent à plus de 300 clients de réduire au maximum leurs déchets avec des paniers où tout emballage jetable ou inutile a disparu. Un acte qui n’est pas des moindres quand on sait qu’un Français produit en moyenne 590kgs de déchets par an. Un nombre pouvait effrayer en vue de la situation environnementale de notre planète. « Les produits du Drive tout nu sont conditionnés dans des emballages réutilisables uniquement (sacs en toile, bocaux en verre) qui sont nettoyés et remis dans le circuit à chaque fois qu’ils nous sont rapportés. Parce qu’un contenant réutilisé consomme 4 fois moins d’énergie qu’un emballage recyclé, faire ses courses chez Le Drive tout nu permet donc de réduire l’impact de sa consommation sur la planète », explique Sandrine. Que ce soit donc pour une partie de vos courses ou l’intégralité, le Drive Tout Nu se fixe pour mission d’offrir une gamme de produits la plus large possible. « On veut permettre à nos clients  de faire toutes leurs courses au même endroit. Un enjeu important pour nous, car l’idée est vraiment de simplifier au maximum la consommation 0 déchet », déclare aussi la gérante. Une initiative qui s’insère bien dans un cadre urbain afin de répondre aux besoins de chacun.

Pour en savoir plus : https://ledrivetoutnu.com

 

Les épiceries en vrac et autres astuces anti-gaspillage

Mais ce n’est pas tout. Toulouse compte aussi pas moins d’une dizaine d’épiceries en vrac différentes afin d’offrir une consommation alternative zéro déchet qui n’encourage pas la surconsommation. Dans cette même logique, différents projets s’ouvrent aussi sur la voie de l’anti-gaspillage. C’est notamment le cas de Ô Local Bio qui en plus de son épicerie en vrac a ouvert un restaurant cuisinant les invendus. Ou, vous l’application Too Good To Go a aussi gagné du terrain dans la ville rose depuis 2017. Nombreux sont aujourd’hui les restaurateurs ou autres commerçants à y participer. Le but ? Revendre des paniers d’invendus à des prix réduits. Une solution qui séduit petit et gros budgets pour participer à un mode de consommation plus responsable mais aussi pour s’y retrouver financièrement. Isabelle, 52 ans, utilise Too Good To Go depuis un certain temps maintenant et y passe commande tous les 15 jours. « Je trouve que cette application a tous les avantages, aussi bien pour le consommateur que pour le commerçant. Ce dernier déstocke ses invendus à un prix défiant toutes concurrences et nous, les consommateurs, faisons une bonne action en matière de consommation intelligente… Je récupère pour une somme minime des denrées encore excellentes et qui auraient terminé à la poubelle ! ».

Et pour vous, que signifie consommer autrement à Toulouse ?