Le photographe parisien de 57 ans, connu pour ses séries de photographies d’espaces urbains et péri-urbains, expose une rétrospective de son œuvre à la médiathèque du musée de Abattoirs du 23 septembre au 7 janvier.
Trouver le beau là où on ne l’attend pas : c’est le pari d’Éric Tabuchi, qui photographie la France depuis les années 1990. En s’attardant sur des détails a priori triviaux ou banals – des stations essences, des camions citernes, des objets laissés aux encombrants, par exemple – l’artiste, armé de sa sensibilité et de son objectif, crée un espace bien à lui. Un espace où le gris devient couleur, où les objets abandonnés retrouvent leur noblesse, et où le quotidien nous surprend.
Un travail à mi-chemin entre réalisme cru et influences pop-art
L’exposition, appelée Tables et Matières, regroupe différentes séries sur lesquelles a travaillé le photographe pendant plus de vingt ans. On retrouve notamment des photos issues des éditions Hyper Trophy (2008), Fat – A French American Trip (2011) ou Alphabet Truck (2009). L’habile disposition des œuvres donne une vision panoramique du travail de Tabuchi, à mi-chemin entre réalisme cru et influences pop-art. L’artiste préfère, lui, parler d’« objectivité pop ».
Le beau est partout si on se donne la peine de le trouver
Et il serait difficile de le contredire : ses photographies, bien que prenant pour objet des lieux ou objets la plupart du temps ignorés, brillent par leur composition et leur lumière. La Lorraine, ravagée par la guerre, retrouve ses couleurs ; la rouille des zones industrielles désaffectées brille d’un étrange éclat. Tabuchi s’amuse à jouer avec nos perceptions : le beau est partout, mais il s’agit à l’homme – par essence pressé – de se donner la peine de le trouver.
Éric Tabuchi, Tables et Matières
Du 23 septembre 2016 au 7 janvier 2017 à la médiathèque des Abattoirs
Entrée plein tarif : 3€ / entrée tarif étudiant : 2€