Le beaujolpif est là ! Comme chaque troisième jeudi du mois de novembre, on festoie l’arrivée du beaujolais nouveau. A minuit pile, la commercialisation peut commencer. Nos amis, les Japonais, vers chez qui s’exportent 7,23 millions de bouteilles peuvent même le déguster avant nous, décalage horaire oblige ! Les veinards ! Ce vin, de basse qualité, il faut le reconnaître, sert plus à manger un bon sauciflard qu’à servir de cadeau de Noël pour la mémé bordelaise. Qui reniflera le breuvage et le jettera, à coup sûr, dans le lavabo…On n’aime pas le beaujolais pour sa qualité, quoique certains sont potables, voire buvables. De toute façon, le beaujolais est un vin primeur. Autrement dit, il fait partie de ces vins mis en vente presque immédiatement après récolte. Dès qu’ils sont fermentés – hop – on les embouteille et on les disperse vers des contrées plus ou moins lointaines.

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La robe du beaujolais est rutilante : rouge vif, limpide et brillante selon certains, rubis pour ses admirateurs. Et puis, sa particularité est son goût fruité, et…amylique. Selon La revue du Vin de France, amylique signifie – tenez-vous bien – un goût qui rappelle le « bonbon anglais, la banane, ou le vernis à ongle. Il caractérise certains vins jeunes ». Du vin au goût de vernis à ongles, c’est sûr, pour rien au monde on ne manquerait de déguster cette « gouleyante » vinasse. Oui, gouleyante n’est pas qu’un mot utilisé par Jacquard le Gueux dans Les visiteurs (célèbre comédie de Jean-Marie Poiré) lorsqu’il découvre la vinasse de notre époque – « gouleyante quoiqu’un peu clairette » pour être précis ; c’est aussi un mot qui se dit d’un vin qui se boit facilement. Et c’est apparemment le cas du beaujolais. Avis aux amateurs d’éthanol haut de gamme…

Mais le beaujolais a du plomb dans la cuve. Les ventes sont en baisse en France. Heureusement les Japonais sont là pour nous remonter le moral. Plus malins que nous, ils ont décidé de prendre les devants côté innovation à la sauce beaujolaise : à Hakone, près de Tokyo, dans une station thermale prisée, ils se baignent donc dans du pinard, et naturellement c’est notre ami le beaujolais qui a l’honneur d’être transformé en « eau de piscine » .Nom in de cette pratique : la vinothérapie. Trempez-vous dans du vin, vous aurez la peau douce, c’est à peu près l’idée…