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Deux jours après que le Front National ait remporté la cantonale partielle de Brignoles, le Collectif départemental contre l’extrême droite de Haute-Garonne (Codex 31) a officialisé sa création le mardi 15 octobre au Bijou. Composé d’une vingtaine d’organisations associatives, syndicales, politiques, ce collectif se donne pour objectif de se lancer dans une bataille idéologique contre l’extrême-droite.

Le Codex, créé à l’initiative du Collectif de vigilance contre l’extrême droite vise à « être à l’offensive sur les idées et pas seulement donner des réponses au coup par coup » dit Roland, militant du Nouveau Parti Anticapitaliste. À l’heure où le Front National cherche à se défaire de son étiquette de parti d’extrême droite, le Codex veut déconstruire le vote Front National et mobiliser à Toulouse contre l’extrême droite.

Un parti contre les avancées sociales

Pour Pascal Nakache de la Ligue des Droits de l’Homme, « les idées de l’extrême droite ont infusé dans la société et le corps politique ». Pour preuve, « la danse du ventre de la droite devant le Front National et ses électeurs » ou bien les propos de Manuel Valls sur les Roms. Face à ce « glissement de l’échiquier politique vers la droite », le membre de la Ligue des Droits de l’Homme donne pour mission au Codex « d’être au contact des populations sensibles aux sirènes du Front National ».

Et pour cause, le chômage, la précarité et les licenciements favorisent le discours de la préférence nationale porté par « un parti qui joue sur la division entre Français et immigrés » analyse Jean-Claude de la CGT. « La situation de crise sociale et économique favorise l’émergence des mouvements d’extrême droite qui préconisent des solutions racistes et simplistes » ajoute le syndicaliste.

Pour lui, le Front National « peut « gauchir » ses slogans mais dans le fond ce parti ne soutient pas les avancées sociales ». Pour Manuel Bompard du Front de Gauche, le parti d’extrême-droite est « contre la hausse des salaires, contre le blocage des loyers et il instrumentalise la laïcité contre nos concitoyens de confession musulmane ».

Des initiatives culturelles contre l’extrême droite

La première initiative du Codex était une manifestation le jeudi 17 octobre, qui a rassemblé environ 300 personnes, en mémoire du même jour de 1961 où des milliers d’Algériens ont manifesté à Paris contre un couvre feu discriminatoire. La répression policière ordonnée par le préfet Maurice Papon avait entraîné la mort de 200 manifestants algériens. Le Codex faisait le lien avec l’actualité, ce sont les mêmes « idées nauséabondes de xénophobie, racisme, stigmatisation, rejet, haine de l’autre, en particulier musulmans et roms » qui sont distillées par l’extrême-droite aujourd’hui.

D’autres initiatives du Codex vont suivre : formation syndicale, conférences, projections,… Le vendredi 2 novembre, salle Barcelone, un bal populaire contre la préférence nationale aura lieu avec des musiques de Palestine, kurdes et tziganes.