A l’occasion de la session d’automne du festival de flamenco 2013, « Univers-Cités » a rencontré la directrice artistique du festival, Maria Luisa Sotoca. Elle nous confie sa vision du festival, nourrie par le désir de rendre le flamenco accessible à tous les Toulousains.

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« Univers-Cités : D’abord, quelles sont les raisons de l’existence de deux sessions du festival ?

Maria Luisa Sotoca : Il ne s’agit pas de deux sessions, il y a le festival flamenco de Toulouse qui en avril 2014 présentera sa 13e édition et il y a la session automnale, que nous avions déjà présentée en novembre 2010. Vu le succès des douze premières éditions du festival flamenco de Toulouse, l’association a eu l’idée de proposer une seconde escapade « flamenca ». C’est le public et nos partenaires historiques qui nous ont poussés et donné l’envie de réaliser ce projet. Le festival a démarré en 2002 et se remodèle au fil des années. Nous essayons de nous ouvrir vers le jeune public, de mettre des passerelles entre artistes français et espagnols, de présenter des disques qui existent sur le marché français. Le but, c’est de s’adapter à l’évolution du public avec toujours la même vision d’un projet culturel tourné vers tous.

Comment avez-vous sélectionné les artistes qui seront présents pour cette session d’automne ?

En tant que directrice artistique, c’est mon rôle d’être attentive à l’actualité musicale « flamenca » et de me tenir informée des dernières nouveautés discographiques. Je suis également la carrière des artistes et leur évolution sur les différentes scènes mondiales.
Antonio Rey et Jésus Méndez viennent présenter en France et en exclusivité leurs derniers opus. Camino Al Alma pour Antonio et Añoranza pour Jésus. D’ailleurs, une rencontre avec le public aura lieu après les concerts et ils dédicaceront leurs albums.
Quant au spectacle « Le Murmure de l’Âme » avec Diego et Blas Deleria pour le chant et Frasco Santiago à la guitare, il s’agit d’une création pour la session automnale. Ce spectacle raconte l’histoire d’une famille gitane résidant dans le Sud de la France, nourrie par la transmission orale, l’écoute des aînés lors des baptêmes, mariages et pèlerinages. Ce ne sont pas juste un père et un fils qui chantent ensemble, Il s’agit d’une conversation intime entre un père et son fils. Deux êtres qui se racontent, qui nous racontent et nous expriment leur identité, leur culture. J’ai imaginé cette soirée et pensé combien il serait incroyable de pouvoir les entendre ensemble. C’est la première fois qu’ils présentent un récital en duo, accompagnés par la guitare d’un de leur cousin.

Il n’y a pas de danseurs programmés, pourquoi ce choix ?

Il y a un petit peu de danse. Antonio Rey invite la danseuse Sara Jiménez (Grenade) qui se produit actuellement avec Antonio dans le spectacle « Flamenco Hoy » produit par le célèbre cinéaste Carlos Saura. Mais il est vrai que nous avons souhaité mettre en avant plus le chant et la guitare car le flamenco ne se résume pas uniquement à la danse. À l’origine du flamenco le chant était le moyen d’exprimer des sentiments profonds, il n’y avait pas de guitare, seul le chant était roi. La danse et la guitare sont une conséquence de l’apparition des spectacles.

Quel a été le bilan du festival 2013 ?

Son bilan est positif puisque le taux de remplissage a été de 100% sur tous les spectacles. Nous avons aussi distribué des questionnaires et ce qui en est ressorti c’est que le public attendait un autre rendez-vous dans l’année ! La fréquentation du Festival croît et les publics se diversifient en même temps que l’offre s’élargit.

Quels sont les futurs choix artistiques pour le prochain festival 2014 ?

Je peux vous donner les dates qui sont les suivantes : 13e édition du 1er au 15 avril 2014, mais concernant la programmation tout est encore en négociation donc je ne peux pas vous dévoiler tout le programme ! Ce que je peux révéler pour l’instant, c’est que le public pourra découvrir la cantaora Gema Caballero qui viendra présenter en exclusivité française son premier opus « De Paso en Paso » à l’espace Croix-Baragnon les 10 et 11 avril 2014. Le flamenco de cette jeune femme native de Grenade a de la hargne, de la chair, de la passion et de la douleur. Elle est d’une beauté simple et naturelle, sans artifice. Dans le cercle fermé des jeunes cantaoras flamencas, Gema ne passe pas inaperçue ! Je considère qu’elle est l’une des nouvelles voix de cette musique.

Pour consulter le programme complet
http://www.festival-flamenco-toulouse.fr/