Les salles d’arcade étaient populaires dans les années 80. Elles étaient le lieu de rendez vous de petites têtes blondes avides de sensations vidéoludiques et de leurs aînés. Chaque session était un événement, à 1 franc la partie, un échec était cuisant. Le tout dans une atmosphère qui sentait bon la transpiration et le Biactol.

Puis, au début des années 90, le personal computer pénétra le marché, suivi de près par des consoles de salon nouvelle génération, révolutionnaires à l’époque (rappelez-vous la première Playstation et ses jeux emblématiques). Ce fut la fin de l’arcade. Très peu ont survécu à ces années d’innovations technologiques et à l’importation du jeu vidéo dans nos maisons.

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En France, il n’y a guère que deux ou trois salles pour accueillir les nostalgiques et les passionnés. Neo-Arcadia est du nombre. La salle a ouvert ses portes en 2008, en plein centre de Toulouse. Plateforme, course automobile, baston, jeu de tir ou musicaux… les bornes à disposition sont variées et attirent le joueur occasionnel (surnommé cazu, pour casual, dans le milieu) aussi bien que l’expert de Street Fighter ou autre Métal Slug.

Quel public pour l’arcade ?

Des vieux nostalgiques, des jeunes attirés par le “retrogaming” [[Le retrogaming est une affection particulière pour les vieux jeux videos et les consoles anciennes, d’un temps que le moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.]] ? «Il y a un engouement pour le rétro, notamment via Youtube. La salle surfe un petit peu sur cette tendance. Mais ça a toujours été comme ça. Avant Joueur du Grenier, il y a toujours eu des gens pour dépoussiérer de vieux jeux. Ça offre juste une vitrine qui attire de nouveaux joueurs. En général on a beaucoup de gens qui sont de jeunes travailleurs, qui entrent dans la vie active. On a deux associations qui se partagent la salle, une le vendredi pour les jeux de combat, et une le mardi pour les jeux musicaux. Elles sont un peu l’âme de la salle».

L’ambiance est conviviale et bon enfant. Bien loin des clichés véhiculés dans les médias il y a trente ans. Souvent décriées, comme foyer de la délinquance juvénile, établissements gérés par la mafia, plaques tournantes du trafic de drogue… les salles d’arcade étaient alors considérées comme l’antichambre du crime.

Avec leur disparition, journaux et hommes politiques se sont tournés vers le jeux de rôle, grand ennemi de l’enfance dans les années 90, rassemblement de satanistes déguisés en nains, en elfes ou autres créatures de légende. Manque de bol ! En 2001 sort au cinéma Le Seigneur des Anneaux au cinéma, un succès total qui reprend les thèmes et l’univers fantastiques du jeu de rôle.

Va-t-on aujourd’hui revenir au réquisitoire contre l’arcade ? «De l’insécurité, il y en a eu. Ça a été le cas, notamment dans une salle à Châtelet, à Paris, qui craignait, c’était dangereux. Le lieu était mal géré, l’endroit mal famé, donc c’est du cas par cas, il ne faut pas généraliser. Ici il n’y a pas de souci puisque la salle est petite et bien tenue. Plus grande, il y aurait peut-être des soucis de sécurité, mais ce n’est pas le cas».

L’arcade toulousaine semble avoir de beaux jours devant elle. Alors amateur de jeux vidéos ou simple curieux, quand le soleil bat le pavé, venez au frais d’une salle qui saura vous divertir.