En mai 2013, l’aventure Clutch soufflera sa première bougie. A l’initiative d’anciens de la rédaction de « Let’s Motiv », ce magazine se veut le plus large possible en matière d’information culturelle sur la ville de Toulouse et son agglomération, notamment grâce à un agenda bien garni. Rencontre avec Baptiste Ostré, rédacteur en chef et Julie Leblanc – alias la fée clutchette – graphiste du magazine.
Vendredi soir, 21h. Hypnotisé par l’écran de votre ordinateur ou affalé dans votre canapé, vous cherchez le bon plan culture de la soirée. Pas de panique, Clutch l’agenda culturel est là pour vous sauver. Ça tombe bien, ce mois-ci, c’est Captain America qui fait la couverture, avec environ 550 dates répertoriées pour l’unique mois de mars. Vous l’aurez compris depuis son premier numéro publié en septembre 2012, Clutch s’est imposé comme le magazine ou l’agenda – pour les puristes – de référence en matière culturelle pour les 18-40 ans.
L’exhaustivité avant tout
« Ce que l’on veut mettre en avant, c’est l’exhaustivité de l’agenda ». Baptiste Ostré, rédacteur en chef, est sans appel. En termes éditoriaux, l’objectif de Clutch est bien de mener la chasse aux dates pour être le plus complet possible au moment de sa sortie. En somme, offrir « une ouverture sur un nombre de soirées, de styles, de propositions, pour que les gens aient vraiment un éventail de possibilités ». Pour ne prendre que la rubrique musique, ce sont plus de 16 pages sur 100 qui y sont dédiées. Niveau ligne éditoriale, Baptiste donne la définition suivante : Clutch, « c’est culturel généraliste en essayant de parler aussi bien des artistes émergents que de ce qui est déjà en place ». Un souci de « parité » adéquat pour Toulouse qui selon ses mots possède « cette espèce de mélange des genres très intéressant ».
Mais cette démarche n’est pas le fruit du hasard ou d’une quelconque expérimentation. Bien au contraire, les quatre ou cinq clutchers qui composent l’équipe sont issus en majorité du mensuel culturel Let’s Motiv, qui après dix ans d’existence a cessé de paraître en mai 2012 suite à la fermeture de l’éditeur Urban Press. Un vide qu’ils chercheront à combler, comme l’explique assez bien Julie Leblanc, graphiste : « On partait du principe que Let’s Motiv, c’était un support de qualité. Le fait que ça s’arrête, ça laisse un vide. Pour moi, la première idée, ça a été de vraiment le combler. » Et d’ajouter : « On s’est dit pourquoi pas refaire un magazine, rester dans la même optique d’un mensuel culturel et gratuit, mais faire quelque chose de nouveau ». L’aventure Clutch démarre alors en mai 2012 entre rupture et continuité.
Le papier encore la clé du succès ?
Disponible dans plus de 500 points de diffusion, le mensuel est avant tout un magazine sur support papier, gratuit, mais également décliné sous la forme d’un site Internet complémentaire. Un format qui s’est imposé aux yeux de son rédac’ chef amoureux des belles pages blanches : « » Let’s Motiv », j’y ai travaillé pendant cinq ans. C’est un format que je connais bien, c’est un modèle économique que je connais bien, c’était une évidence pour nous ». Une évidence en termes de modèle économique qui semble porter ses fruits puisque les comptes de Clutch sont à l’équilibre grâce au soutien précoce des annonceurs.
Un succès d’autant plus inattendu si on pense au nombre de magazines ou d’agendas culturels déjà existants sur Toulouse et son agglomération. N’y a-t-il pas là matière à concurrence ? Baptiste Ostré, lui, est convaincu du contraire : « La chance qu’on a sur la ville de Toulouse, c’est qu’il n’y a pas de monopole, du moins dans le domaine culturel ». Et de préciser : « Pour moi au niveau papier, il n’y a pas de concurrence qui se joue, on est un peu tous dans le même sac ». Le tout jeune Clutch n’en est qu’à son numéro six, mais a encore sûrement de beaux jours devant lui.