Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, beaucoup d’employés dans le milieu de l’aéronautique et de l’aérospatial ne viennent pas de parcours universitaires spécialisés. Pour Delphine Leroux, Romain Petitpré et Loïc Dessailly, travailler dans ces secteurs porteurs n’était pas une évidence. Pourtant parce qu’ils habitent Toulouse, cette possibilité s’est naturellement offerte à eux.
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Romain, diplômé de l’ENSEEIHT, aujourd’hui ingénieur chez Airbus, reconnaît que Toulouse est une ville idéale: « J’ai besoin d’être proche des avions d’essais et d’intervenir sur les simulateurs. Pour ça, je ne peux être qu’à Toulouse ». Le jeune employé estime d’ailleurs que son école est mieux reconnue dans la région et qu’il pourrait difficilement avoir les responsabilités qu’il endosse actuellement dans une autre ville.
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Même son de cloche pour Loïc, steward chez Easy Jet et passionné par le métier de pilote: « Toulouse est le coeur de l’aéronautique en France, je peux donc y reprendre les cours de pilotage que j’avais dû arrêter à Paris, puisque la météo est plus favorable au vol à vue ».
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Quant à Delphine, chercheuse en hydrologie spatiale, elle confirme que« dans les autres villes, il n’y a pas autant d’opportunités pour le secteur de l’aérospatial, notamment grâce à la présence de l’agence nationale française du CNES à Toulouse et à celle d’Astrium, branche spatiale d’EADS qui conçoit et construit des satellites ». Bref, dans la Ville rose plus qu’ailleurs, il fait bon être jeune professionnel en aéronautique ou aérospatial.
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Des profils généralistes
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Pourtant aucun de ces trois anciens étudiants n’est issu d’une école spécialisée. Loïc qui s’est le plus éloigné de son projet initial, possède une licence de mathématiques de l’Université de Lille 1. Après l’obtention de son diplôme, pressé de travailler, il a préparé le Certificat de Formation à la Sécurité (CFS) pour devenir personnel naviguant. Depuis qu’il possède un salaire fixe, il espère pouvoir devenir pilote et continue de se former pendant son temps libre.
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Romain quant à lui, diplômé d’une école d’ingénieur toulousaine, a suivi une formation généraliste: Aujourd’hui, je n’utilise quasiment pas de connaissances acquises en école. Par contre, ma formation me permet de m’adapter à des contextes très différents assez rapidement ».
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Même chose pour Delphine diplômée de l’INSA, dont les enseignements n’étaient pas spécifiques à l’aérospatial: « Ma formation a été conçue pour s’adapter à tous les milieux de l’ingénierie : physique, électronique, mécanique des fluides, mécanique des structures, modélisation des phénomènes naturels, traitement du signal, électromagnétisme etc. ». Des profils généralistes très divers donc, qui ont su s’intégrer aux milieux de l’aéronautique et de l’aérospatial en raison de la force d’emploi et de formation professionnelle considérable dans ces secteurs à Toulouse.
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Pour des emplois d’avenir
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Et désormais, les trois passionnés n’envisagent pas leur avenir ailleurs. Delphine, actuellement chargée d’évaluer les premières données du satellite SMOS (Soil Moisture and Ocean Salinity) souhaiterait participer à d’autres missions spatiales d’observation de la terre en tant que chercheur au sein du CNRS. Mais pour l’heure, la jeune chercheuse s’apprête à rejoindre les bureaux de la NASA aux Etats-Unis pour travailler sur la préparation de la mission SMAP (Soil Moisture Active Passive).
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Romain, lui aussi, poursuivra dans la même branche. Passionné par les avions, chargé de la gestion de nouveaux panneaux pour l’A350, le jeune homme s’avoue chanceux. Conscient d’être un des rares experts dans ce domaine, il espère ainsi par la suite faire valoir ses connaissances précieuses.
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Loïc en revanche, qui reconnaît avoir « une vision assez critique de son emploi actuel », espère à terme pouvoir retourner vivre dans le nord de la France pour y ouvrir son restaurant. Néanmoins passionné par l’aviation, il continuera à voler… mais pour son plaisir personnel.