Les enseignants se mobilisent pour protester contre la fermeture de classes. Crédits : Adrien Tisserand.

Ce lundi 10 février, les syndicats enseignants se sont rassemblés pacifiquement devant le rectorat de Toulouse. Ils s’opposent à la potentielle fermeture de 200 classes d’écoles primaires et maternelles en Haute-Garonne dès la rentrée 2025.

Ils étaient plus d’une centaine pour faire entendre leur voix. Syndicats, parents d’élèves, professeurs étaient donc réunis devant le rectorat de l’académie de Toulouse, situé dans le quartier de Saint-Agne. Une mobilisation qui aurait pu être plus importante si l’on en croit les mots d’un parent d’élève, présent sur place : « Beaucoup de parents et d’écoles ne sont pas au courant. Le rectorat a voulu que ça reste un peu secret ». Pourtant, l’enjeu est de taille en cet après-midi de février pour les syndicats : infléchir la position de l’académie suite à son annonce de vouloir fermer 200 classes dans tout le département pour la rentrée 2025-2026. 

Une réunion de travail a été organisée à 14 heures avec les syndicats pour trouver un terrain d’entente. Jean-Claude, syndiqué à FO (Force Ouvrière), confie d’ailleurs : « On a nos délégués qui négocient à l’intérieur. On a aussi appelé les écoles à se mobiliser ». 

Des slogans sont scandés : « Non, non, non aux fermetures de classes ». Certains enfants prennent même la parole dans le mégaphone et crient « Touche pas à mon école ». Sur les pancartes, le mantra est le même : « Priorité à l’éducation » ou encore « Les enfants ne sont pas des moutons ou des sardines : arrêtons de les compter et de les regrouper ».

Des classes plus chargées et une précarité enseignante

D’autres syndicats comme la FSU-SNUipp sont présents également. Ce dernier exprime sa crainte, dans un communiqué : « C’est une véritable dégradation des effectifs hors classes-dédoublées et une mise à la porte de l’École des moins de 3 ans alors même qu’il s’agit d’une des priorités ministérielles. La création de 95 postes de remplacement supplémentaire est également prévue, mais sera-t-elle suffisante pour faire face aux 300 classes non remplacées chaque jour en ce mois de janvier ? ». 

Aurélie Berthiot, enseignante en maternelle dont la classe a fermé l’année dernière à l’école Daniel Faucher, fait un constat clair : « Quand ils se rendront compte qu’ils auront besoin de rouvrir une classe à la rentrée, ils mettront des contractuels, pour ensuite pouvoir les virer plus facilement ».

Le rectorat justifie ces mesures par la baisse démographique du nombre d’élèves : c’est ce qu’avait annoncé Mostafa Fourar, recteur de l’académie en janvier dernier dans une conférence de presse.

Selon lui, la Haute Garonne va perdre 1,2% d’élèves, soit 1385 élèves selon les estimations.

L’école Sermet, située rue du Taur à Toulouse, proteste avec cette pancarte sur son fronton :  « Sermet : non à la fermeture de classe ! ». Crédits : Tiphaine de Saint-Viance.

Un enseignant de l’école Alexandre Fourtanier regrette, quant à lui, le manque de considération pour la qualité de l’enseignement, avec le passage à 28 élèves par classe : « Maintenant, le train va avancer et laisser les élèves en difficulté sur le côté».

De nouvelles mobilisations syndicales sont prévues jusqu’au 3 mars, date de la prochaine instance pour décider de la nouvelle carte scolaire 2025-2026.