Cette année universitaire 2012-2013 a vu de grands changements parmi les universités toulousaines. À commencer par le départ de plusieurs présidents d’université et l’arrivée de nouvelles figures à la tête de l’enseignement supérieur de la ville. L’occasion de faire le point sur ces présidences et sur les défis qui les attendent.

Deux des trois facultés toulousaines ont connu un changement de présidence peu de temps avant l’été et c’est donc la première rentrée scolaire en tant que telle pour Bertrand Monthubert et Jean-Michel Minovez. Respectivement président de l’Université Toulouse III- Paul-Sabatier et président de l’Université Toulouse II-Le Mirail, ils rejoignent le seul rescapé réélu à son poste de dirigeant de l’Université Toulouse 1 Capitole, Bruno Sire.

Des hommes aux parcours différents

  • Bertrand Monthubert est entré au cabinet du ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Claude Allègre en 1998. Il a été secrétaire national à l’enseignement supérieur et à la recherche du Parti Socialiste. Avec d’autres chercheurs, il a créé le mouvement « Sauvons la recherche » en 2003. Professeur en mathématiques à l’Université Paul-Sabatier depuis 1998, il a été élu Président à l’unanimité le 9 mai dernier et a ainsi succédé à Gilles Fourtanier. Pour lui « présider [une université] c’est tenter d’entraîner chacune et chacun dans une direction choisie collectivement, ce n’est pas un simple rôle de gestion. »
  • Arrivé à l’Université du Mirail en 1998 lui aussi, Jean-Michel Minovez intervient comme professeur d’histoire moderne. En 2009, il devient le directeur de l’UFR Histoire, Arts et Archéologie et décroche maintenant le titre de Président de l’Université Le Mirail en reprenant le flambeau de Daniel Filâtre. Pour lui, il est important de « s’élever contre le contexte national et local d’application brutale de la LRU et les pratiques qui, sous couvert de l’excellence, brisent le fonctionnement démocratique de l’université et mettent en compétition les uns contre les autres. »
  • Présent à l’Université Toulouse 1 Capitole depuis 1991 en tant que professeur, Bruno Sire commença son ascension en étant élu premier vice-président en 2003. Dès 2008 il passe au poste de président pour un mandat qu’il vient de renouveler en étant seul candidat à sa succession. Avec 19 voix sur 22 suffrages, il conserve donc son rang de président d’université.

Bertrand Monthubert, J-M. Minovez, Olivier Simonin et Bruno Sire

IDEX : une question primordiale pour le Pres

Le Bureau du Pres (Pôle de recherche et d’enseignement supérieur), méconnu des simples étudiants, est composé des présidents ou directeurs des établissements fondateurs de l’Université de Toulouse ainsi que sa présidente actuelle, Marie-France Barthet. Son rôle est de suivre les affaires courantes et de s’assurer la bonne exécution des décisions du Conseil d’administration.

Trois de leurs membres ont, dès leur élection, choisi de se réunir pour clarifier leur position sur le projet d’unification des universités, problème épineux qui reste au centre des débats. Jean-Michel Minovez, Bertrand Monthubert et Olivier Simonin, nouveau président de l’Institut national polytechnique de Toulouse, ont ainsi dénoncé conjointement la gouvernance du projet UNITI, labellisé IDEX, tout en affirmant vouloir conserver la structure globale du système.

Ils attendaient alors la désignation de l’ensemble du nouveau bureau du PRES ainsi que le verdict de l’élection présidentielle pour aller plus avant dans la refonte du projet UNITI initial. C’est chose faite, et le Conseil de Concertation de Site, chargé de la concertation au niveau de l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, a fini par émettre un Protocole d’accord définitif sur le projet ce lundi 15 octobre.

Encore faut-il attendre le début du processus qui devrait être entamé au premier trimestre 2013 et les conclusions quant à la maquette financière encore en construction qui table sur plus d’une centaine de millions d’euros répartis sur une période de quatre ans.