Le Mandala est le seul club de jazz de la région. Créé en 1985 par Jean Cartini, il est désormais bien ancré dans le paysage musical toulousain. Pourtant, le Mandala est aujourd’hui en péril. Le club cumule 20 000 euros de déficit et n’est pas sûr de pouvoir continuer ses activités.

anais_andret_cartini.jpg Le Mandala est en train de sombrer. Géré sous forme d’association depuis 2007, le club de jazz fait aujourd’hui face à de sérieuses difficultés financières. « Cela fait plusieurs années que nous sommes déficitaires. Depuis cet été, nous essayons d’aller voir les institutions publiques pour obtenir des aides exceptionnelles. Mais ce n’est pas si simple. Les banques nous ont conseillé d’arrêter nos activités pour ne pas cumuler nos dettes », explique Anaïs Andret-Cartini, la fille du fondateur des lieux. Confrontée à une telle tempête, l’équipe du Mandala n’a pas d’autres choix que de suspendre sa programmation.

Les artistes se mobilisent

L’éventuelle disparition du Mandala a fait réagir de nombreux artistes qui proposent des concerts de soutien. Les recettes de ces soirées seront reversées directement à l’association. « Les musiciens sont les premiers à reconnaître l’importance du lieu. Ils sont contents d’avoir une salle pour débuter, se faire de l’expérience et rencontrer d’autres artistes. C’est un lieu convivial et intime. Nous ne sommes pas là pour faire des bénéfices », raconte Anaïs. Le côté commercial n’intéresse pas l’équipe du Mandala dont l’objectif est de faire découvrir de nouveaux univers musicaux et de soutenir la jeune scène toulousaine. Mais tout cela a un prix.

Un cercle vicieux

Pour fonctionner, le Mandala bénéficie de trois emplois et demi à temps plein.
« Nous recevons des aides pour ces emplois. Mais les subventions ont baissé cette année alors que les charges restent les mêmes. » La mairie de Toulouse ne souhaite pas la fermeture du dernier club de jazz de la ville. Elle a proposé un plan de redressement sur trois ans qui a pour conséquence la perte d’un emploi aidé. « Nous sommes prêts à faire des concessions mais c’est un peu le serpent qui se mord la queue. Pour se développer, l’association a besoin de ces emplois. C’est difficile de fédérer une équipe si on n’en a pas les moyens », s’exaspère Anaïs. L’association ne peut pas se permettre de perdre un employé puisqu’elle souhaite entrer en contact avec des partenaires privés pour financer ses activités.
Un appel aux dons a été lancé, en direction des particuliers comme des professionnels, pour reconstituer les fonds associatifs. Dans cette optique, le Mandala a besoin d’une équipe complète pour sortir la tête de l’eau.

L’équipe du Mandala se donne jusqu’au mois de décembre pour se redresser. L’objectif est de maintenir un minimum d’activités en attendant le rebond. Les clubs de jazz meurent les uns après les autres en France. Avec le contexte économique actuel, les petites salles n’arrivent pas à être rentables. Elles proposent des tarifs accessibles à tous mais, aujourd’hui, même la culture est concernée par la course aux profits.

Le Mandala, 23 rue des Amidonniers, Toulouse – http://www.lemandala.com/