Jean-Luc Moudenc présentait son programme, mercredi 5 février, à la salle du Sénéchal. Suite au récent sondage le plaçant au coude à coude avec Pierre Cohen au second tour des municipales, le maire sortant a, tout d’abord, tenté d’en minimiser l’impact en déclarant : « A cinq semaines du scrutin, les sondages ne veulent rien dire. On est là pour élire un maire, une équipe et un projet municipal ». S’efforçant d’afficher un état d’esprit serein, les piques envers le candidat de gauche ont néanmoins rythmé l’annonce de son projet durant près d’une heure et demi.
Jean-Luc Moudenc voit grand pour Toulouse. Son objectif : inscrire la ville rose dans le Top 20 des métropoles européennes avant 2020. Pour ce faire, il prévoit la transformation de la gare Matabiau en important centre d’affaires, avec une ligne de tramway la reliant à l’aéroport de Blagnac. 250 millions d’euros seront destinés à l’aménagement du TGV joignant Toulouse à Paris et plus tard Barcelone. La création d’un nouveau Parc des Expositions sera également mise en œuvre afin de pouvoir accueillir des manifestations de plus grande ampleur. Deux sites seraient privilégiés pour le moment par le maire sortant, selon les études qu’il a commandées : Balma et Blagnac. Il a précisé à ce sujet qu’il tenait à ce que le futur site soit relié aux transports en commun (métro ou tramway).
Cette volonté affichée d’ouverture européenne a permis à l’actuel locataire du Capitole d’égratigner au passage le maire de Ramonville. Rappelant le vote contre de Pierre Cohen lors de la révision constitutionnelle permettant la ratification du traité européen, Jean-Luc Moudenc reste dans sa rhétorique, désormais habituelle, en interprétant cet acte comme « un gage donné aux groupes extrêmes qui soutiennent la liste de gauche ». En ce qui concerne le logement, le candidat de droite envisage de créer, s’il est élu, 15 000 logements sociaux supplémentaires sur l’agglomération. Un thème décidément porteur puisque le maire sortant n’a pas manqué une nouvelle occasion d’attaquer sur son terrain celui qu’il nomme désormais « mon principal concurrent » : « Le taux de logement sociaux à Ramonville est de 13%, alors qu’il est maire depuis 19 ans », n’a pas manqué de souligner Jean-Luc Moudenc.
En matière de sécurité, il prévoit une augmentation des effectifs de la police municipale ainsi qu’une extension du dispositif de vidéo protection, stigmatisant ainsi « l’office de la tranquillité » proposé par Pierre Cohen. Enfin la critique la plus acerbe envers le maire de Ramonville fut portée sur sa proposition mettant en œuvre la gratuité des transports en commun. Répondant aux arguments du candidat de gauche, le maire sortant en arriva à la conclusion, qu’une telle mesure impliquerait une augmentation d’au moins 60% de la taxe d’habitation des toulousains.
Entre programme et attaques virulentes à l’adresse de Pierre Cohen, dont le nom ne fut jamais cité durant presque deux heures, Jean-Luc Moudenc dévoile malgré les apparences une certaine anxiété quant à l’issu du scrutin, même si les sondages ne veulent évidemment rien dire.