Cette semaine, Univers-cités a rencontré Julien Brel, 28 ans. Sorti diplômé de l’IEP de Toulouse en 2000, Julien est aujourd’hui avocat spécialisé en droit des étrangers.
Sciences Po Toulouse, c’était quand ?
En 1997, juste après le bac. J’ai passé le concours et je l’ai eu.
Au départ, c’était pour faire journaliste. Après, j’ai évolué. J’ai voulu me diriger vers la coopération et le développement. En deuxième année, j’ai fait un stage à la Cimade (Comité intermouvements auprès des évacués) où j’ai découvert le droit des étrangers. Puis, en troisième année, je voulais faire un métier dans le social, j’ai fait un stage dans un cabinet d’avocat et c’est comme ça que j’ai trouvé ma voie.
J’ai été diplômé de Sciences-Po en 2000.
Comment ce sont passées ces années IEP ?
A l’époque, c’était en trois ans. La première année était intéressante parce qu’on découvrait pas mal de choses, mais après, en deuxième et troisième année, il me tardait de finir…
Je sais que ça a évolué maintenant, mais à l’époque, un des côtés intéressant et en même temps désagréable de Sciences-Po, c’est qu’on nous faisait voir énormément de choses mais qu’on n’allait jamais très loin dans ce qu’on découvrait…
Mais ça permet quand même d’avoir une ouverture d’esprit sur pas mal de choses, une culture générale développée et des facilitées d’écriture et d’expression orale.
Vos meilleurs souvenirs à Sciences-Po ?
J’ai fait beaucoup de syndicalisme étudiant, à l’AGET: ça fait partie des bons souvenirs. Souvenirs de manifs, d’AG en amphi, de période d’élection. C’était le côté qui était bien à Sciences-Po: il y avait une petite émulation, des gens qui se sentaient impliqués, qui avaient un point de vu, on pouvait en débattre… Je me souviens, Charles Pasqua était venu, on lui avait fait une grande banderole pour lui rappeler son passé peu glorieux…
Aujourd’hui, je continu mes activités militantes. Je suis syndiqué à la SAF, le syndicat des avocats français et puis je milite dans des comités de sans-papier.
Si j’ai un seul regret, c’est de ne pas être parti à l’étranger…
Si c’était à refaire ?
Bien sûr, je le referai ! Je le referai en tout point. Oui parce qu’en plus, par la suite j’ai pu compléter avec des études de droit. Avec Sciences-Po et un autre truc à côté, on a un bagage qui est un peu plus solide.
Et puis le diplôme Sciences-Po, ça ouvre des portes… Par exemple, j’ai pu entrer en maîtrise de droit sans avoir vraiment jamais fait de droit avant !
Sciences-Po, quand on en sort, on peut faire ce qu’on veut! Moi, à mon époque, on pouvait partir vers n’importe quelle filière. J’ai des camarades qui ont passé les concours administratifs, d’autres qui sont devenus journalistes, d’autres qui sont partis faire de l’humanitaire, un qui est au Haut commissariat aux réfugiés, un qui bosse dans une boîte de production, d’autres dans le milieu associatif… Ca c’est vraiment l’intérêt du diplôme. Mais à l’époque, il fallait vraiment le compléter par quelque chose d’autre.
Et donc, après l’IEP ?
J’ai fait une maîtrise en droit social et une maîtrise en carrière judiciaire. Et puis, en même temps j’ai commencé à préparer les concours d’entrée à l’école d’avocats.
Je suis entré à l’école d’avocats en 2003, j’ai fait une année d’école et j’ai prêté serment, mon serment d’avocat, en décembre 2004.
Aujourd’hui, qu’est-ce que vous faites ?
Je suis avocat spécialisé dans le droit des étrangers : tout ce qui est reconduite à la frontière, problèmes de papiers et je fais un petit peu de droit pénal aussi. Il y a beaucoup de travail dans le droit des étrangers parce que sur 1300 avocats, nous ne sommes que 30 à nous en occuper… Je travaille aussi avec des associations comme la Cimade etc.
Il y a une vraie logique par rapport à Sciences-Po, parce que j’y ai découvert le syndicalisme, l’action collective et c’est ce que j’essaye de continuer dans ma vie professionnelle aujourd’hui.