Romain Perrin a choisi de représenter le déplacement à travers une paire de chaussures ailées. Crédits : Léo Lagniez

Depuis le lundi 17 mars, les palissades du chantier de métro entre la station François Verdier et Matabiau, à Saint-Aubin, sont décorées par des artistes. Une volonté de casser l’esprit chantier, lancée par l’association des commerçants de Saint-Aubin et le réseau de transport toulousain Tisséo. 

Il y a encore quelques jours, lorsque l’on se rendait place Refuzniks à Saint-Aubin, on se retrouvait nez à nez avec des murs de palissades, travaux obligent… mais rien de très esthétique. C’était sans compter sur les commerçants du quartier de Saint-Aubin. Pour remédier au manque d’attractivité que représente le décor de chantier autour de leurs commerces, ils ont lancé Paliss’Art : pendant deux ans et demi, une trentaine d’artistes vont se relayer pour graffer les palissades. « On a cherché ce qu’on pouvait faire pour retrouver l’attractivité et que les gens viennent nous voir malgré les travaux », explique Jean-Christophe Babinet, président de l’association des commerçants de Saint-Aubin. « C’est un moment de joie alors qu’on était très déprimé par ces palissades », continue-t-il. Tous les trois mois, les œuvres sont renouvelées par de nouveaux artistes. Les graffs seront ensuite vendus au public lors d’un vernissage sur le parvis de l’église Saint-Aubin, le jeudi 3 avril prochain. 

Premier thème : le déplacement 

« A chaque nouvelle exposition, tous les trois mois, il y aura un nouveau thème », indique nikko k.k.o, organisateur du projet. « Pour le premier thème, on a choisi le déplacement en lien avec le transport », précise le street artist (artiste de rue). Alors chacun y va de son propre style. L’artiste Kraak-N graffe une tortue qui porte sa maison sur son dos. Ms. Miadana a décidé de représenter le déplacement à travers le visage d’une femme. Avec une palissade dédiée à chacun, les artistes peuvent exprimer ce que le thème leur inspire. Illustrateur et graphiste, Romain Perrin a « choisi de représenter un moyen de transport qu’on a tous, c’est nos pieds. Le meilleur moyen de transport, c’est nos chaussures », explique-t-il, bombe de peinture à la main, en graffant une paire de chaussures ailées. 

« A Toulouse, on est un gros groupe d’artistes, il y a un gros vivier artistique. On a tous participé à des événements ensemble ces derniers temps », poursuit Romain Perrin. En charge de la direction artistique de Paliss’Art, nikko k.k.o a réuni des artistes toulousains du réseau « graffiti » avec qui il a déjà travaillé et exposé : « On va unir nos forces, nos compétences et nos métiers pour proposer de l’art urbain sur une palissade de chantier, pour faire une galerie de rue. »