C’est un évènement immanquable dans le monde culturel toulousain. À partir du 15 mars et jusqu’au 25 août, des œuvres de Picasso et de nombreux autres artistes seront exposées au musée des Abattoirs. À l’occasion du 80ème anniversaire de la Retirada, une exposition riche à découvrir sur le thème de l’exil et de la résistance culturelle.
Sur la rive gauche de la Garonne, les portes du musée des Abattoirs sont fermées depuis le 27 février. En coulisse, les employés se préparent à accueillir une exposition évènement : « Picasso et l’exil, une histoire de l’art espagnol en résistance ».
Disposée sur les trois étages du musée et à partir du 15 mars, l’exposition retracera à travers de nombreuses œuvres les liens particuliers qu’entretiennent les peintres espagnols avec l’immigration et l’exil. Parmi ceux-ci, Pablo Picasso, est le plus attendu. 25 autres artistes de l’exil dont Óscar Domínguez, Luis Fernández ou Julio González, verront leurs œuvres exposées dans les galeries. Un volet contemporain sera également proposé.
Le 25 août, une fois l’exposition terminée, les œuvres de Picasso et des autres artistes continueront d’arpenter les musées. Selon un communiqué du projet Picasso Méditerranée qui coordonne la rétrospective du maître espagnol, 45 expositions au total sont organisées autour du bassin méditerranéen. Les œuvres des peintres voyageront ainsi en Italie, à Malte ou encore en Turquie.
Un hommage à la Retirada
L’exposition retrace l’engagement politique de Picasso et de ses contemporains, le processus de création artistique en exil, ainsi que la résistance culturelle et artistique d’après-guerre. Une œuvre à la résonance particulière puisque la Retirada fête ses 80 ans.
Alors que la guerre civile entre le camp nationaliste, affilié à Franco, et le camp républicain fait rage en Espagne, des centaines de milliers de réfugiés franchissent la frontière française pour échapper aux conflits. En 1939, trois ans après le début de la guerre civile, près de 500 000 personnes ont fui leur pays. Parmi eux, de nombreux artistes qui ont vécu l’expérience de l’exil.
Picasso, installé à Paris depuis 1900, devient de fait un exilé politique. En 1937, avec son œuvre Guernica, qui dépeint le bombardement de la petite ville du nord de l’Espagne, il dénonce déjà les actes des nationalistes espagnols. Le 26 avril 1937, 44 avions de la légion Condor de l’Allemagne nazie et 13 avions de l’aviation légionnaire italienne fasciste ont criblé d’obus le village, tuant plusieurs centaines de personnes.
Ne souhaitant revenir dans son pays qu’une fois libéré du franquisme, Picasso meurt en 1973 en France sans être revenu en Espagne. Face à l’engagement politique et humanitaire des peintres, les Abattoirs explorent avec « Picasso et l’exil » la résistance et la création des artistes exilés.
Dans le cadre de la célébration des 80 ans de la Retirada, d’autres événements sont organisés à Toulouse et en Haute-Garonne. Jusqu’en juin, les Archives départementales invitent les propriétaires de documents écrits, audiovisuels ou de photographies qui retracent l’exil républicain espagnol à venir les apporter pour les faire numériser et enrichir les connaissances historiques sur le sujet. Les documents prêtés seront restitués en l’état.
Informations pratiques
L’exposition « Picasso et l’exil, une histoire de l’art espagnol en résistance » est ouverte au public au musée des Abattoirs (76, allées Charles-de-Fitte) du 15 mars au 25 août 2019, du mercredi au dimanche de 12h à 18h. Des visites nocturnes sont prévues les jeudis hors vacances scolaires de 18h à 20h. Des visites guidées sont organisées les mercredis à 14h30, les samedis à 15h et les premiers dimanches du mois à 12h30. Le vernissage a lieu le jeudi 14 mars à 18h.