C’est l’histoire d’une vie, celle de Simone Dompeyre, enseignante en BTS audiovisuel, analyse filmique et sémiologie de l’image. Cette férue de vidéo, qui a voyagé aux quatres coins du monde, décide il y a dix-huit ans de créer un festival pour mettre en avant la vidéo expérimentale. Les débuts du « Festival Traverse Vidéo » sont timides avec seulement deux artistes, mais déjà les gens commencent à affluer, intrigués par ces créations futuristes et uniques. Au fur et à mesure des éditions, cette rencontre s’est progressivement installée comme un rendez-vous mondial incontournable.
Cette année, et pour la 17ème édition, la directrice artistique du festival a mis les bouchées doubles. Pas moins de 67 artistes ont répondu présents, et parmi eux des cinéastes suisses, italiens, canadiens, iraniens ou encore tunisiens et des écoles. C’est d’ailleurs ce qui fait la spécificité d’un festival de renommée : les amateurs et étudiants, via leurs écoles, ont la possibilité d’exposer, de présenter leurs oeuvres et de démontrer leur talent. Une chance pour cette profession très peu connue.
Comprendre le cinéma expérimental
En organisant des projections au cinéma UGC et au musée des Abattoirs, Simone Dompeyre espère ainsi attirer le plus grand nombre et démocratiser cette discipline. « Le cinéma expérimental et contemporain n’est pas réservé aux initiés. Ce n’est pas plus difficile qu’une autre discipline d’ailleurs. Il y a des initiations, des performances, des projections et les artistes sont là pour partager et transmettre. Le but est aussi de susciter des vocations. Ce cinéma, c’est de la sensation, il ne se consomme pas ! », confie-t-elle.
5 jours de festivités
Le festival, qui s’ouvre aujourd’hui mercredi 19 mars au Centre Culturel Bellegarde, durera cinq jours au cours desquels des ateliers, des présentations et des projections entrelacées de performances seront présentées au public chaque année plus nombreux. Les expositions se poursuivront quant à elles jusqu’au 31 mars prochain. C’est par ce cocktail détonnant et audacieux que cette « rencontre », comme aime à l’appeler la fondatrice de « Traverse Vidéo », est passée de quelques dizaines de personnes à plusieurs milliers en seulement quelques années. Un grand succès pour cet art à part entière. La thématique reste elle là même depuis la création de ce festival : le processus, « ce qui est en train de se faire ».
Avec un budget des plus maigres, de l’ordre de 28 000€, Simone Dompeyre est en passe de réussir son pari, pour la 17ème année consécutive. Un succès qui pourrait en encourager plus d’un à promouvoir des formes d’art moins connues du grand public.
Cinéma UGC, place Wilson.
Musée des Abattoirs,76 allées Charles de Fitte
Pour plus d’informations, rendez-vous au www.traverse-video.org