Grâce aux données du réseau de téléphonie Orange, l’Inserm a pu chiffrer les départs des grandes villes avant le début du confinement. Après Paris, Toulouse affiche le plus grand nombre de départs.

Partir loin de la ville pour se confiner. C’est le choix qu’ont fait de nombreux citadins d’après les données récoltées par Orange. Alors que plus d’un million de personnes ont quitté le Grand Paris selon les propos de Stéphane Richard, PDG d’Orange, sur Europe 1, Toulouse est la deuxième ville la plus touchée par le nombre de départs avant le confinement. Entre 100 000 et 300 000 Toulousains ont quitté leur ville selon des chiffres du Figaro.

Plus de 100 000 personnes ont quitté Toulouse avant le confinement. Crédits : Le Figaro

Parmi ces Toulousains, nombreux sont des étudiants dont les cours ont été stoppés le 16 mars dernier. C’est le cas de Victoria qui a préféré rentrer chez ses parents pour la période : « Je vis à Toulouse pour mes études, donc il n’y avait pas grand intérêt pour moi à rester là-bas pour le confinement. Ma sœur fait ses études à Paris et elle est aussi rentrée. »

« C’est une période stressante et angoissante pour tout le monde, une période pendant laquelle on a besoin de nos repères. Donc c’était l’occasion de tous se retrouver à la maison, un lieu qui nous rassure. » ajoute l’étudiante.

Le confort de vie est également une explication à l’exode des étudiants. « Dans mon entourage j’ai beaucoup d’amis qui sont aussi rentrés chez leurs parents, le cadre de vie y est plus agréable ». Le confort a aussi pesé dans la décision de Marie qui, à l’inverse, a préféré rester dans son appartement toulousain : « je suis bien dans mon appartement, il est lumineux, il y a un balcon, mon copain est à Toulouse et je n’aurais jamais pu supporter mes parents plus d’une semaine. Ils vivent à la campagne, ce qui peut être agréable en période de confinement, mais il y a beaucoup de problèmes de connexion à Internet. Pour suivre les cours en ligne c’est problématique. En plus, ma soeur qui travaille à Paris est venue me rejoindre donc je ne suis pas seule. »

Des données pour anticiper

Grâce aux données issues du comptage des portables, l’opérateur téléphonique Orange, associé à l’Inserm, espère étudier la mobilité des personnes avant et après le confinement.

« Nous n’allons pas nous intéresser aux déplacements d’un individu particulier. Nous allons plutôt analyser des données quantitatives anonymisées qui rendent compte de la mobilité entre zones géographiques grâce à la localisation des antennes relais qui gèrent le signal de communication (appel, texte), qui font état du nombre de déplacements effectués d’un canton à l’autre en France », explique Eugenio Valdano, chercheur à l’Inserm, dans un communiqué de presse.

Des chiffres qui permettront notamment « de savoir comment les moyens hospitaliers doivent être dimensionnés ou anticipés dans chacune de ces zones » précise Stéphane Richard.