La start-up Invisiblink fondée par le chimiste David Maleville entend insuffler une nouvelle manière de penser le tatouage. Grâce à une encre effaçable d’origine végétale, il sera bientôt possible de faire apparaître et disparaître son tatouage à l’infini.
Le projet de David Maleville, 23 ans, est ambitieux. Spécialiste en chimie organique, le jeune homme originaire de Cahors a eu l’idée il y a quatre ans de créer une encre innovante « dont la composition est entièrement d’origine végétale sans allergène ni métaux », explique Mathilde Bru, membre de l’équipe. Deux crèmes ont ensuite été mises au point : une dépigmentante qui rendrait le tatouage invisible et une autre à base de pigment pour faire réapparaître l’encre. « La matrice du tatouage dans la peau reste donc la même », conclut-elle.
L’idée est partie d’un défi lancé par un ami au début de ses études de chimie à Bordeaux. Il s’installe à Toulouse en 2016 pour bénéficier du statut d’étudiant entrepreneur. Le projet obtient en 2017 le statut de lauréat régional du prix Pépite de l’entrepreneuriat étudiant. Ce qui lui vaut le soutien de l’incubateur Midi-Pyrénées pour le lancement de la start-up. L’équipe compte désormais trois membres : David Maleville le fondateur, Angély Ludger et Mathilde Bru.
Un procédé en phase de test
Pour l’instant, l’encre et la crème décolorante sont en phase de test. Pour cela, Invisiblink a fait appel à Genoskin, une autre jeune start–up toulousaine. Cette dernière a mis au point une technologie brevetée pour maintenir en vie des échantillons de peau humaine. Ces échantillons sont ensuite mis à disposition des laboratoires de recherche pharmaceutiques et cosmétiques pour y effectuer différents tests. Pour Invisiblink, il s’agit donc d’une dernière étape avant de breveter son procédé.
Un projet révolutionnaire
Invisiblink serait un procédé révolutionnaire pour le marché du tatouage. Un marché qui séduit de plus en plus et surtout chez les jeunes. Ce sont en effet 27% des moins de 35 ans qui se disent tatoués et en tout 14% de la population française, contre 10% en 2010. La possibilité de moduler son tatouage à l’infini convaincrait donc ceux qui hésitent par peur du caractère définitif de l’acte.