Durant le mois de février, deux mobilisations de salariés ont secoué les hôpitaux de Toulouse. Les congés estivaux et les heures supplémentaires étaient les motifs de ces grèves. Deux luttes représentatives des problèmes d’effectifs que connaît le CHU toulousain, selon la CGT.
Deux grèves au CHU de Toulouse
Les ambulanciers du SAMU de Purpan ont commencé leur grève le 18 février. Ils réclamaient le remboursement de leurs heures supplémentaires, environ 4000 euros. À la suite de trois jours de mobilisation, ils ont obtenu des négociations avec la direction. Celle-ci leur a accordé le remboursement de 3300 heures contre les 1600 qu’elle proposait au début. Dans la foulée, les ambulanciers ont suspendu la grève.
Or, selon l’ambulancier Didier Hachspille, il faudrait « trois postes à temps plein pour la sécurisation des temps de conduite ». Même si la direction du pôle médecine d’urgence du CHU Purpan assure qu’il y a peu de longs trajets, Didier Hachspille estime nécessaire : « deux ambulanciers en renfort entre minuit et six heures du matin pour la sécurité, car cela met potentiellement en péril l’équipage ».
Le personnel de gériatrie de Casselardit est lui aussi mobilisé depuis le 12 février pour réclamer le respect des trois semaines consécutives de congés estivaux, rendues difficiles par le manque de personnel. Dans un communiqué, les salariés du service gériatrie font état de leur « épuisement professionnel, de leur sensation de non reconnaissance, de leurs conditions de travail sans cesse dégradées ».
La CGT contre « l’austérité » à l’hôpital
Pour Marie Moulinier, infirmière et syndiquée à la CGT, « la dégradation des conditions de travail influe sur la santé des salariés ».
Rappelons que chaque année, une infirmière sur cinq et un aide-soignant sur trois, partent à la retraite avec une invalidité. « Les agents travaillent trois week-ends sur quatre, on change leurs horaires au dernier moment, on les fait travailler pendant leurs repos » souligne l’infirmière. La liste des griefs causés par le manque d’effectif est longue .
Julien Terrié, secrétaire général adjoint de la CGT du CHU indique que la tarification à l’activité cause des problèmes. En effet, pour le CHU, « l’objectif est d’augmenter de 3% l’activité alors que celui d’augmenter la masse salariale est de 1% » selon le syndicaliste.
En cause aussi, de grands projets hospitaliers, dont l’hôpital Pierre-Paul-Riquet qui pourrait être un des plus grands centres hospitaliers d’Europe. « Les projets de travaux de nouveaux hôpitaux coûtent extrêmement cher et la direction a la volonté de récupérer l’argent du personnel » explique Julien Terrié. Des documents de la direction du CHU évoquent des économies de 4,5 millions d’euros sur le personnel pour stabiliser ses investissements.
Ainsi, la CGT parle d’une « méga austérité pour méga projets ». « Cela implique des non-remplacements, des difficultés à prendre des congés, le non-remboursement des heures supplémentaires, le non-renforcement des équipes où c’est nécessaire » juge le secrétaire de la CGT. D’autant plus que la direction du CHU de Toulouse a annoncé une baisse historique de la prime pour 2013.
Bien que la grève des ambulanciers du SAMU soit suspendue, celle du service gériatrie continue et de nouvelles mobilisations sont prévues pour le mois de mars : les « Mardis de la colère ».