Tabliers autour du cou ou bols de soupe à la main, près de cinq cents personnes s’étaient donné rendez-vous dimanche dernier, à la sortie du métro Jean-Jaurès, pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Retour sur la première Disco Soupe de Toulouse.

Entre dégustation et épluchage, la Disco Soupe a été un franc succès. / Photo J.T-B.

Pommes de terre, carottes et poires, autant de stars des plats d’hiver qui ont défilé dimanche dernier à la cadence effrénée des économes sur l’esplanade François-Mitterrand, à l’occasion de la première Disco Soupe organisée à Toulouse. Né en Allemagne sous le nom de « Schnippel Disko » et déjà mis en œuvre dans plusieurs villes françaises, ce concept pour le moins original avait pour vocation de sensibiliser les Toulousains au gaspillage alimentaire, le tout dans la bonne humeur, la libre participation et sur le rythme des musiques actuelles, plus latinos que disco !

Trois marmites, sept cents bols de soupe, 100% dégustation

« Les Disco Soupe sont nées d’un constat accablant : près de 40% des fruits et légumes commercialisés en France sont finalement jetés, déplore Isabelle Turroc, une des membres du comité organisateur de l’événement à Toulouse. Face à une telle situation, cette manifestation a pour but de montrer qu’il est plus facile de cuisiner tous ces aliments gaspillés que de les mettre à la poubelle, que ce soit sous forme de soupes ou de brochettes de fruits. »

Pour ce faire, les bénévoles de la Disco Soupe toulousaine ont récolté cent-cinquante kilos de fruits et légumes, laissés pour compte des épiceries et du marché d’intérêt national de Toulouse, avant de les préparer selon les recettes de Stéphane Bolleta, chef du restaurant l’Esplanade à Rangueil, et de L’homme à la spatule, cuisinier pour des émissions télévisées, qui avaient fait le déplacement pour participer à l’initiative.

Les étudiants toulousains en lutte contre le gaspillage

Avec cinq cents passants séduits par la bonne odeur de cette première édition de la Disco Soupe et encore plus de gobelets recyclables utilisés pour l’occasion, les étudiants de l’ESC (Ecole supérieure de commerce) ont remporté une première bataille : « L’organisation de la Disco Soupe s’intègre dans un projet d’études baptisé « Yes we cook », explique Swanny, un des six étudiants impliqués dans cette entreprise. L’objectif y est de promouvoir des comportements alimentaires plus responsables, à travers l’animation d’ateliers de cuisine en semaine ou d’une manifestation comme celle-ci. »

Une cause à laquelle se sont ralliées bien volontiers Margaux, Estelle, Clara et Alix, étudiantes à Sciences Po Toulouse : « La démarche est d’autant plus intéressante qu’il n’est pas question de culpabiliser les gens comme on le fait généralement face à ce genre de problème, confirment-elles, gobelet dans les mains et sourire à l’appui. Au contraire, la Disco Soupe privilégie la dimension festive et la rencontre entre des personnes qui ne sont pas sensibles au même degré à la question du gaspillage alimentaire. Et en plus, la soupe est vraiment excellente ! »